L’atmosphère n’est plus au sein du microcosme de la société civile qui soutien la junte du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au Niger, plus particulièrement la capitale qui est l’épicentre du mouvement de soutien aux militaires qui ont perpétré le coup d’état du 26 juillet dernier. Un nouveau mouvement vient de se créer afin dit-on de palier les manquements constatés au niveau de la structure qui mobilisait les citoyens de la capitale autour des idéaux de la junte à travers une mobilisation permanente au rond-point Escadrille de Niamey ou se trouve la base 101. La guerre est ainsi déclarée entre les deux camps qui sont tous les deux favorables au CNSP.
Le nouveau mouvement s’appelle Dynamique citoyenne pour une transition réussie ( DCTR) conduite par des acteurs de la société civile proche du parti nigérien pour la démocratie et le socialisme ( PNDS Tarayya) et dirigée par Issoufou Sidibe, ancien Secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger ( CDTN). Ils se proposent de faire des propositions pour permettre à la transition qu’ils souhaitent être couronnée de succès. Les membres de cette nouvelle coalition se démarquent de la société civile qui avait été jusqu’ici le bouclier utilisé par la junte pour faire face à la colossale pression de la communauté internationale pour le retour du Président Bazoum au pouvoir.
Cette dynamique a profité de l’effritement de l’image de l’autre structure de la société civile « originelle », le Front patriotique pour la souveraineté ( FPS), empêtré notamment dans deux affaires scabreuses à savoir la bagarre autour de l’argent envoyé par la diaspora pour soutenir la junte, et cette sombre affaire de présomption de surfacturation de la sonorisation installée chaque jour au rond point escadrille pour maintenir la mobilisation citoyenne.
La création de la DCTR a été suivie d’une volée de bois verts de la part des animateurs de la mobilisation du Rond-point Escadrille qui y voient une tentative de récupération de leur sacrifice. Les deux camps se mènent ainsi une guerre larvée marquée par des publications incendiaires sur les réseaux sociaux.
Conséquence immédiate de cette situation, la mobilisation au rond-point Escadrille faiblit à vue d’œil avec une absence de sonorisation depuis 48 heures à cette place devenue le principal point de rassemblement des partisans de la junte au pouvoir.
L’affaire devient quasiment politique ave d’un côté une DCTR dont les membres sont plutôt proches du PNDS Tarayya, et le camp d’en face dont les animateurs ont toujours été critiqué pour leur proximité avec le Moden Fa Lumana, parti ennemi juré du parti rose.
La crispation entre les deux camps risquent d’éroder la mobilisation au niveau de la capitale au vu de la forte capacité de mobilisation des Bana Ibrahim, Mekoul Zodi, Abdoulaye Seydou au niveau de la capitale. La déception et un sentiment de trahison commencent à se faire sentir au niveau de ce regroupement qui a l’impression que cette nouvelle dynamique qui leur est clairement hostile, bénéficie du soutien du CNSP. L’ombre de l’ancien président Issoufou Mahamadou accusé à tort ou à raison d’être derrière la tentative de renversement de son successeur, plane du reste sut la création de cette nouvelle structure qui semble vouloir contrecarrer les velléités du camp d’en face qui cherche depuis le 26 juillet à en découdre avec l’ancien Chef de l’Etat et de lui faire rendre gorge.
La guerre entre les deux camps devient ainsi de facto une bataille ouverte entre Hama Amadou et Issoufou Mahamadou. Certains n’hésitent pas à parler par ricoche5 d’une mésentente entre deux camps au sein du CNSP avec d’une part un groupe regroupé autour du General Tiani et Ibro qui sont selon certains analystes, contre l’arrestation d’Issoufou Mahamadou, et certains membres de la junte qui ont des atomes crochus avec les autres acteurs de la société qui appellent à cors et à cris à la mise à la disposition de la justice de l’ancien Président Issoufou Mahamadou.
Affaire à suivre.
Magloire Hounon P.