Le ministre de l’Équipement, Mocktar Gado Sabo a présidé ce matin au Centre de Conférence Mahatma Gandhi de Niamey, la cérémonie d’ouverture de la journée de réflexion sur le Règlement 14 de l’UEMOA portant sur l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres. C’était en présence des Membres du Gouvernement ; des Députés Nationaux ; des Membres du Corps Diplomatique ; des représentants du Gouverneur de la Région et du Maire central de Niamey ; du représentant de l’UEMOA, chargé des Infrastructure de transport ; du Directeur général du Fonds d’entretien Routier (FER) ; de plusieurs Directeurs Généraux et Hauts cadres de l’Administration ; des Chefs Traditionnels et Leaders Religieux ; des Membres du Comité National de suivi des Recommandations du Forum National sur la charge à l’essieu ; des responsables des Forces de Défense et de Sécurité ; et des partenaires Sociaux, Employeurs, Syndicats, Travailleurs et Organisations Non Gouvernementales.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le ministre de l’Equipement a indiqué que « La présente Journée Nationale d’Information sur le Règlement N°14/2005/CM/UEMOA vise à jeter les bases d’un dialogue constructif, entre les acteurs de la chaine des transports, à afin de préserver le patrimoine routier. Dans cette salle, nul ne peut contester que la surcharge routière soit l’agent causal de la dégradation prématurée des infrastructures routières ». Mocktar Gado Sabo a mis en exergue le fait que selon lui, « la dégradation des routes provoque l’usure des camions, qu’ils soient surchargés ou non, mais aussi fait augmenter les coûts du transport, ce qui contribue à réduire le commerce au moment où l’augmentation des coûts réduit la compétitivité des exportations et rend nos importations plus onéreuses. Dans ce contexte, les gros porteurs ont été identifiés à l’origine du mal. L’un des facteurs déclenchant est la surcharge à l’essieu et les chargements hors gabarits. Les conséquences qui en découlent de cette situation ont pour nom : insécurité routière, coûts de transports élevés, dégradation précoce et accélérée de la route entre autres difficultés, etc… »
« C’est dire, a-t-il dit, que la mauvaise qualité des routes impacte aussi sur la santé, l’agriculture, l’éducation et le commerce frontalier. Ces constats sont accablants. Et c’est pourquoi, le phénomène de la surcharge routière doit interpeller tous les acteurs : Etat, transporteurs, commerçants, chauffeurs, chambre de commerce, Forces de Défense et de Sécurité, organisations des consommateurs et autres acteurs. Les routes, faut-il le rappeler, sont aménagées pour supporter des poids donnés, mais les véhicules gros porteurs lourdement chargés réussissent à précipiter leur dégradation à force d’y passer en les empruntant. Un véhicule en surcharge ne se comporte pas de la même manière qu’un véhicule chargé normalement. C’est pourquoi aussi, si les transporteurs et les commerçants ici présents acceptaient de s’impliquer à réduire la surcharge de 30% seulement. Cela contribuerait à diminueront de 60% le taux des routes dégradées au Niger ».
Le ministre de l’Equipement a prévenu que « si nous continuons à fermer les yeux et laisser les niveaux de la surcharge se maintenir sur nos routes, si rien n’est entrepris pour inverser la tendance actuelle, la durée de vie va être de notre patrimoine routier sera drastiquement réduite. Il y a donc urgence à agir, d’autant plus que pendant le même moment, nos partenaires au développement essaient déploient d’énormes moyens pour nous accompagner dans la construction des routes ». Moctar Gado Sabo a ajouté que « Face à la nécessité de sécuriser nos routes à travers une gestion saine et un suivi rigoureux tant individuel que collectif, préserver nos ouvrages chèrement acquis, les hautes autorités invitent engagent les Citoyens, les Forces de police, de la Douane et de la Gendarmerie nationale à se mettre véritablement aux côtés des actions appropriées les mesures édictées par le Gouvernement pour contribuer à éradiquer la surcharge routière et les chargements hors gabarits sur toutes l’ensemble de nos routes ».
Le ministre a souligné que « Une traque des contrevenants sera envisagée contre les contrevenants pour permettre à notre pays de retrouver très rapidement les niveaux escomptés par les institutions sous-régionales (UEMOA et CEDEAO), car il y va de la promotion des échanges intra-régionaux, de la sécurité des personnes et des biens, de la compétitivité des opérations économiques, ainsi que de la rentabilité de l’activité des transporteurs routiers ».
Entre autres actions engagées par l’Etat, le ministre a rappelé « la mis en place un Comité national qui intègre rassemble tous les acteurs publics et privés concernés par la question. Le Comité national est investi de la mission d’œuvrer pour renforcer la protection du patrimoine routier, la sécurité routière, mais aussi d’affronter les défis auxquels découlant de la mise en œuvre du Règlement 14 aura à faire face ».
Mocktar Gado Sabo a dit que « Un territoire aussi grand que le nôtre, et sans débouché littoral, exige nécessite une réelle protection de son patrimoine routier. Je sais qu’en la matière les attentes des acteurs restent nombreuses. Ce qui implique des réformes institutionnelles fortes, sous-tendues par un dialogue franc et ouvert et une réorientation de l’entretien routier. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’organiser cette Journée Nationale d’information en comptant sur la bonne compréhension pour m’appuyer sur la volonté et le patriotisme des acteurs directement concernés, afin de concrétiser la volonté du Président de la République, Chef de l’Etat ».
Le Directeur Général du Fonds d’Entretien routier ( FER), Ali Alkassoum, a de prime abord rappelé l’objectif de développement durable 9 qui est « Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation », avant d’expliquer que ledit objectif « montre que la croissance économique, le développement social et la lutte contre les changements climatiques dépendent fortement des investissements dans les infrastructures, le développement industriel durable et le progrès technologique », et démontre que « les infrastructures de base, jouent un rôle de catalyseur dans le développement, même si elles demeurent insuffisantes dans de nombreux pays en développement.
Il a indiqué que « L’effort de dotation du pays en infrastructures routières constitue aujourd’hui encore, sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur BAZOUM MOHAMED, Président de la République, Chef de l’Etat, un des axes majeurs du Programme de Développement Economique et Social et mis en exergue dans l’axe 5 de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement de son excellence Ouhoumoudou Mahamadou, en ces termes « L’objectif est de poursuivre le désenclavement interne, externe des zones de productions et d’améliorer la mobilité des personnes et des biens. De même, afin de protéger notre patrimoine routier, l’efficacité du programme d’entretien routier sera améliorée ».
Ali Alkassoum a rappelé que « le Règlement n°14/2005 / CM / UEMOA est intervenu, le 16 décembre 2005, avec un moratoire de deux (02) ans pour son application intégrale dans les pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), rejoints par le Ghana et la Guinée. Cette disposition communautaire a permis au Niger de poursuivre sa politique d’implantation de stations fixes de pesage. On en compte actuellement six (06) à travers le pays (à Makalondi, à Sorey, à Dosso, à Birni N’Konni, à Tirmini et à Magaria) ».
Le Directeur général du FER a souligné que « La présente Journée Nationale d’Information sur le Règlement 14 vise, entre autres, à contribuer à faire des acteurs nigériens de la chaine des transports (importateurs-exportateurs, cosignataires, transitaires, transporteurs, conducteurs, etc.), avant cette échéance du 1er janvier 2024, des citoyens responsables, vecteurs de lutte contre la surcharge des véhicules lourds de transport de marchandises ».
Le Représentant du Gouverneur de la région de Niamey, et celui de la Chambre de commerce, ont tour à tour mis en exergue l’importance du règlement 14 dans le renforcement du tissus économique sous-régional à travers la protection efficace des routes face aux surcharges des véhicules de transports de marchandises.
Garé Amadou