Le pays des hommes intègres continue de compter ses morts aussi bien civils que militaires. Les pertes militaires sont du reste de plus en plus lourdes donnant un aspect d’hécatombe à une situation devenue critique. Un paradoxe quand on sait que le règlement de la question sécuritaire était le principal argument ( sinon le seul) avancé par les différents régimes putschistes qui se sont succédés ces dernières années à la tête du pays.
Ce sont plus de 200 valeureux militaires burkinabè qui ont perdu la vie en quelques jours suite à des attaques menées par des groupes terroristes qui font régner leur loi et la terreur dans une bonne partie du pays. La Wilaya Sahel de l’Etat islamique est le groupe le plus actifs contre les forces de défense et de sécurité maliennes. Ainsi, le 20 février à Tin Akoff le 20 février 2023, ce sont 76 militaires burkinabè qui ont été tués. Le village dans lequel a eu lieu l’attaque, a été complètement abandonné par ses habitants. Le 17 février 2023, à Déou, plus de 50 éléments de l’armée burkinabé et des Volontaires pour la défense du peuple ( VDP) ont perdu la vie lors d’un accrochage avec des terroristes.
Selon des sources bien informées, les autorités locales du village attaqué, avaient lancé un appel aux autorités burkinabé de transition afin que celles-ci laissent les éléments de la force Sabre sur place pour annihiler toute attaque comme ce fut le cas régulièrement par le passé. Mais le Capitaine Ibrahim Traoré a préféré refuser d’accorder suite à cette demande desdites autorités locales, ce qui a rendu le village de Déou vulnérable aux attaques terroristes.
Il semble que les assaillants qui ont mené ces différentes attaques, sont des éléments de la Wilaya Sahel de l’Etat islamique qui se sont du reste repliés en territoire malien dans un espace qui échappe complètement au contrôle et à l’autorité des forces armées maliennes ( FAMas). De toute évidence, les miliciens de Wagner qui étaient censés suppléer le départ des armées européennes, peinent à remplir la mission à eux assignée par les autorités de la transition malienne.
A ces morts enregistrées dans les rangs des forces de défense et de sécurité burkinabés et maliennes, s’ajoutent les bavures militaires qui sont devenues monnaie courante. Ainsi, les frappes aériennes menées par les FAMas le 20 février dernier suite à l’attaque terroriste de Tin-Akoff. Des dommages collatéraux importants ont été enregistrés au sein de la population civile.
La situation qui était dangereuse au Mali, est en train de devenir carrément explosive avec les velléités des autorités maliennes de mener une confrontation avec les ex-groupes armés signataires des accords de paix Alger. Bamako leur reproche de remettre en cause son autorité en mettant en place une opération de sécurisation de leur espace vital dénommée « opération TARTIT ». C’est pourtant l’absence criarde des autorités et de l’armée malienne dans le nord, et les attaques répétées des groupes terroristes contre les civils, qui ont poussé les ex-groupes armés du nord à s’organiser pour palier l’absence des FAMas dans le septentrion malien.
A la lecture de la situation sécuritaire qui prévaut dans ces deux pays, l’on peut dire sans risque de se tromper que la catastrophe pourrait survenir à tout moment. Et ce sont les populations civiles qui en paieront le plus lourd tribut.
Garé Amadou (Source: LA NATION)