La République italienne mène depuis plusieurs années des opérations de soutien au secteur commercial nigérien comme l’atteste du reste le Projet LAB INNOVA à l’intention des entrepreneurs du secteur de l’agroalimentaire, et ceux de la filière avicole. Mais l’Italie s’intéresse également à plusieurs autres secteurs qu’elle soutient dans le cadre d’un véritable partenariat gagnant-gagnant entre les entrepreneurs nigériens et italiens. Dans un entretien qu’elle nous a accordé, S. E Emilia Gato a mis en exergue la mise à la disposition du Niger l’expérience averée et reconnue de son pays en matière de promotion de petites et moyennes entreprises.
Une série de formation vient de débuter notamment dans le cadre du projet LAB INNOVA, parlez-nous un peu de ce projet
C’est un projet qui vise à faire rencontrer les entrepreneurs nigériens qui sont intéressés à nous et les réalités collectives italiennes surtout en organisant ce séminaire ou on peut échanger les compétences. On voudrait nouer des contacts et créer de plus en plus une dynamique qui puisse renforcer les relations économiques et commerciales entre le Niger et Italie. C’est un projet qui a été proposé par le ministère des affaires étrangères italien à travers l’agence du commerce extérieur et que je salue vraiment avec beaucoup de bonheur. Je pense que c’est sincère et sa se cale très bien dans le cadre des efforts que l’ambassade est en train de mener justement pour essayer de renforcer de plus en plus les relations économiques et commerciales entre les deux pays.
Vous savez en fait l’Italie et le Niger ont choisi de développer ces relations bilatérales à grande vitesse et cela dans beaucoup des secteurs, c’est-à-dire la coopération environnementale, de la crise migratoire, bref tout ce qui est du domaine stratégique et politique. Et dans ce contexte, c’est très important d’insérer les relations commerciales qui sont de bonne mmarque. Je suis personnellement convaincu que l’Italie puisse accompagner le Niger dans le cadre de ce partenariat puisque c’est en ce sens seulement qu’on peut avoir un rapport paritaire d’échanges des partages des richesses.
Pour le sahel et particulièrement pour le Niger, les filières qui ont été retenues c’est l’agriculture et l’agro business, quelles sont les raisons qui ont motivé ce choix ?
Justement comme je vous ai dit, cette initiative me tient beaucoup à cœur parce que c’est sincère dans nos éfforts. Pour l’instant, nous n’avons pas une agence de commerce extérieur ici à Niamey. Mais on est en train de faire des pas pour y ararriver. Nous considérons également que c’est très important et c’est pour cela que j’ai lancé un programme qui s’appelle IN ACTION. I qui veut dire Italie et N le Niger justement pour faire rencontrer les réalités des deux pays. On a créé des groupes de travail pour se rencontrer pratiquement de façon hebdomadaire pour ceux qui veulent participer et les groupes sont l’agro-business mais aussi dans les cuirs, tanneries, artisanats dans le secteur de digitech et puis le financement, les networking etc.
Et on a vu qu’en fait l’intérêt le plus important, c’est l’agro-business et sur les cuirs et peaux. C’est un peu quelque chose qui s’est manifestée de façon spontanée si on considère ceux qui sont dans le programme. Au niveau institutionnel nigérien, le président nigérien l’a dit plusieurs fois : ici au Niger, il faut créer des entreprises agro-alimentaire, c’est une grande force dans l’agro-alimentaire et c’est motivant parce que l’Italie est vraiment un pays qui est fondé sur une structure économique basée sur les petites et moyennes entreprises surtout dans le secteur de l’agro-business, et aussi dans toutes les secteurs qui relève de l’artisanat. Donc je pense que c’est pour cela au final, pour les potentialités qu’on a entre le Niger et l’Italie, que nous devons renforcer davantage nos idéaux.
Cette formation qui a débuté ce matin était précédée par d’autres formations qui ont eu lieu notamment dans la corne de l’Afrique, on parle de l’Ethiopie et d’autres pays d’Afriques de l’ouest. Alors quels sont les résultats de cette première phase de formation ?
Sans doute il y a eu beaucoup d’intérêts et cette première phase a permis de nouer les contacts. Je sais qu’il y a eu beaucoup des bons retours. Et avec la politique des petits pas, les entreprises se rencontrent et produisent beaucoup. C’est ce système, ce modèle qu’on veut aussi reproposer ici si cela intéresse le Niger.
Le projet LAB INOVA constitue-t-il le point de départ d’une présence économique plus importante de l’Italie ici au Niger ?
Absolument. Ici au Niger et dans le sahel en général. Parce qu’on a compris l’importance de cette région. Petit à petit, dans tous les secteurs que je viens de dire maintenant, nous sommes de plus en plus convaincu du fait que c’est important d’investir dans le secteur commercial nigérien. C’est aussi parce que le Niger de son côté a fait vraiment beaucoup de chemins si on considère par exemple la tenue du grand sommet de la session de l’Union européenne qui a eu lieu ici. Voyez-vous, le Niger est devenu un pays ou le business des conférences est fleurissant parce qu’il y a intérêt à venir ici à regarder le pays, à l’accompagner dans un processus du fait qu’il a beaucoup d’avenir. Pour sa belle influence même si la région est un peu complexe à cause des situations d’instabilité. Et le pays apporte sa contribution de stabilisation que nous on considère très important. C’est pour cela que nous allons accompagner le Niger dans ce sens. Du reste, c’est oa présentation du PDES du pays apprécié par les bailleurs de fonds qui a fait en sorte qu’aujourd’hui nous avons jugé utile de venir en aide au Niger. Ce qui signifie l’intérêt qui est grandissant que nous avons pour le Niger et qui est similaire pour les autres pays, je peux vous garantir.
Le Niger comme les autres états voisins sont à vocation agro-pastorale. Mais dont les chaines de valeur ne sont pas exploitées. Donc comment est-ce qu’à travers ce programme les acteurs pourront être aidés à développer ce secteur-là ?
L’Italie même si elle est un des pays hautement industrialisé, notre système économique est fondé sur des moyennes et petites entreprises. On a très peu des grandes entreprises et qui sont majoritairement familiales. Et dans ce système, nous aussi on a dans le temps géré la situation. La problématique de l’approche intégrée matérielle de nos chaines de valeurs ensemble et même à petite échelle, comme je l’ai entendu dire par le premier ministre nigérien : Le souhait que le Niger puisse se développer par le système des petites et moyennes entreprises avec chacun sa partie de la chaine de valeur. Ce qui m’a fait plaisir parce qu’on a un peu fait la même chose chez nous en Italie, c’est pour cela qu’on pense être ravi toujours d’accompagner le Niger.
Vous vous intéressez actuellement aux secteurs agro-alimentaires et agrobusiness. Quels sont les autres secteurs de l’économie nationale qui pourraient intéresser la coopération italienne ?
Je suis la deuxième ambassadrice. Avant moi, il y a eu un ambassadeur qui a beaucoup fait. Ici, un secteur important c’est celui des cuirs et peaux.
Justement, au mois de février, une mission d’entrepreneurs nigériens est allée en Italie pour l’agro-business. Ils sont revenus. Demain on a une rencontre pour faire le compte rendu. Mais il y a aussi au même moment une délégation d’opérateurs nigériens qui est allée en Italie au salon LINEAPELLE. Ce salon je vous dis, est pratiquement le salon le plus important d’une renommée mondiale à travers l’exposition des chaussures en cuirs.
Onn a eu la participation de la chambre des commerces que je remercie parce que mêmes les institutions nigériennes nous accompagnent. Le Niger a eu le stand le plus apprécié dans le domaine des cuirs et on y a beaucoup contribué. Un autre secteur est celui des énergies renouvelables. C’est peut-être pas trop connu. Je sais qu’il y’aura au mois de mai une conférence internationale sur l’énergie renouvelable. Je souhaite fortement qu’il y ait des contacts afin que des entreprises italiennes puissent venir faire des échanges au Niger. Un autre secteur qui pourrait être prometteur est celui des machines. Comme en l’Italie, on a toujours l’idée de la promotion des petites et moyennes entreprises c’est des machines utilisé en chine qui peuvent produire des millions de chaussures à travers ces machines nous voulons promouvoir pour développer ce secteur de l’artisanat.
Propos recueillis par Garé Amadou