Le mouvement panafricaniste est en pleine expansion sur le continent africain. Depuis son lancement sous la houlette des pères fondateurs que sont entre autres Kwame Nkrumah et Amilcar Cabral, le mouvement a fait son bonhomme de chemin avec les processus d’intégration économiques sous régionaux et les concepts novateurs que sont la zone de libre échange continentale. Rien à voir avec l’agitation menée depuis quelques temps par des pseudos panafricanistes qui font en réalité de jeu de certaines puissances au détriment d’autres entités internationales.
Le panafricanisme est un mouvement et une idéologie politique qui promeut l’indépendance totale du continent africain et encourage la pratique de la solidarité entre les Africains et les personnes d’ascendance africaine, où qu’ils soient dans le monde, indépendamment de leurs origines ethniques, leurs appartenances religieuses, ou leurs apparences physiques.
Le panafricanisme est à la fois une vision sociale, économique, culturelle et politique d’émancipation des Africains et un mouvement qui vise à unifier les Africains du continent et de la diaspora africaine en une communauté africaine mondiale. Le cœur de son principe consiste en la certitude que les peuples d’Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès social, économique et politique est lié à leur unité. Son objectif ultime est la réalisation d’une organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d’Afrique.
Comme on peut aisément le constater, les principes et les objectifs de ce concept sont nobles. Cependant, la mouvance actuelle de pseudo panafricanistes qui pullulent à la faveur des réseaux sociaux, est en train de dévoyer le noble combat engagé par les pères fondateurs. Sous la façade de ce panafricanisme 2.0, se cachent des desseins peu avouables mais qui commencent à être compris par les africains. En effet, en lieu et place de la promotion de ce panafricanisme, la sphère des Kemi Séba, Natalie Yamb, Franklin Yamsi et consorts, est de toute évidence dans un combat pour un système de remplacement d’une puissance au détriment d’une autre sur le continent. Il s’agit ni plus ni moins de favoriser l’implantation de la Russie sur le continent au nom d’un nouvel ordre mondial sous la houlette des russes que ces « panafricanistes » ont adoubé depuis plusieurs années. Leurs fréquents séjours en terre russe en dit justement long.
Dès lors, il faille pour les africains de prendre conscience de cette dérive afin d’instaurer une parade pour redonner au panafricanisme ses lettres de noblesses. Faire la promotion d’un panafricanisme non agressif et non belliqueux en appelant à l’intégration continentale, tout en préservant les relations avec tous les pays amis, y compris les grandes puissances qualifiées d’impérialistes ( France, Russie, etc…) par le nouveau courant dit panafricaniste. C’est ce panafricanisme plus fidèle aux idéaux d’origine que veut justement promouvoir l’International panafricaniste qui a récemment vu le jour au Niger. Une structure qui regroupe des intellectuels africains qui se démarquent de la ligne radicale des Kemi Séba et consorts, et qui se veut un cadre de réflexions et d’échanges pour permettre l’avènement d’une Afrique unie et prospère et qui compte sur ses propres forces, ses propres énergies.
Mais la tache s’annonce ardue du fait de la manipulation des consciences orchestrée par la « kemisphère » à coups de fabrication de fake news, de désinformation, et de mésinformation. Le tout par le biais de réseaux pro-russes et des trolls fabriqués à dessein.
Garé Amadou ( Source: Mourya)