Le Président de la République assiste depuis hier et jusqu’au 9 novembre 2022, au Centre international de conférence (SHICC) El Salam Road, à la 27ème session de la Conférence des Parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (communément appelée COP 27 – Conférence Of the Parties) dans la station balnéaire de Charm el Cheikh en Egypte. Un rendez-vous mondial que le Niger n’a jamais raté et qui permettra au climato-optimiste qu’est le Président Bazoum, de faire entendre la voix du Niger dans ce domaine.
Selon le dossier de presse de la cellule communication de la Présidence de la République, cette rencontre sera le cadre des discussions pour la mise en œuvre des objectifs et engagements pris lors des précédentes COP concernant la réduction des émissions de gaz à effets de serre, et l’abandon progressif des subventions aux énergies fossiles et au charbon. « Les participants se pencheront également sur les modalités d’octroi de financements supplémentaires pour les pays en développement confrontés à des pertes et dommages dus aux effets des changements climatiques. Elle se tiendra dans un contexte tendu de guerre entre la Russie et l’Ukraine et les difficultés économiques qui en découlent » indique le dossier de presse.
Il a été relevé que l’Afrique, responsable seulement d’environ 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie et de 7% des émissions totales, est pourtant l’une des régions du monde les plus touchées par l’impact des déséquilibres climatiques (sécheresses, inondations, incendies, dégradation des terres agricoles, érosion du littoral…). « Les retombées négatives génèrent des pertes chiffrées à 7 à 15 milliards de dollars pouvant atteindre les 50 milliards de dollars d’ici 2030 si aucune action d’urgence n’est entreprise, sachant que les besoins de financement climatique du continent atteignent jusqu’à 1 600 milliards de dollars », souligne la cellule communication de la Présidence de la République.
En 2021, lors de la COP 26 de Glasgow, le Chef de l’Etat avait dénoncé le fait que les pays faiblement émetteurs paient le prix de l’inconséquence et de l’indifférence des pays pollueurs. C’est pour cette raison qu’il a plaidé pour l’instauration par la communauté internationale d’un « Fonds Spécial » destiné a soutenir les pays du Sahel confrontés au changement climatique et au terrorisme. Le Président de la République avait souligné que « L’aggravation de ces changements est particulièrement préoccupante pour un pays comme le mien, le Niger, situé au cœur du Sahel et menacé par une désertification implacable qui n’a de cesse de provoquer l’ensevelissement par le sable des espaces agricoles et pastoraux. Ainsi les populations pastorales se voient contraintes de se déplacer toujours vers le sud et de disputer aux communautés du cru des ressources naturelles vouées par ailleurs depuis longtemps à un processus d’amenuisement inexorable, victimes en cela de sécheresses récurrentes et paradoxalement d’épisodes d’inondations particulièrement destructeurs, ces dernières années ».
La COP27 sera l’occasion de faire le bilan des engagements des pays partis de l’Accord de Paris de 2015, à savoir la limitation du réchauffement de la planète en deçà de 2 °C, de préférence à 1,5 °C.
La conférence va être mise à profit par les pays participants pour réitérer leurs engagements pris lors de la COP26 en faveur d’une action mondiale renforcée en matière d’adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Garé Amadou
Discours du Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum à la COP 27
Mesdames et Messieurs,
Pour consolider le compromis de Glasgow, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat a publié deux rapports, cette année, où il nous alerte en indiquant que les engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mèneront d’ici à la fin du siècle à un réchauffement deux fois plus grand que l’objectif de l’Accord de Paris.
Il se dégage de cette alerte que pour éviter les pertes et les préjudices catastrophiques prévisibles, il est urgent d’accélérer les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre en respectant la justice et l’équité.
Si nous savons que l’Afrique est le continent le plus vulnérable de la planète, il nous paraît dès lors impérieux que la COP 27 et toutes les rencontres sur le climat qui vont suivre prêtent une attention spéciale à ses besoins spécifiques.
Les préoccupations du continent sont les suivantes :
- la définition d’un nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique en tenant compte des besoins des pays en développement ;
- une définition claire des mécanismes qui seront utilisés par les pays développés en vue de respecter leur engagement de doubler annuellement le financement de l’adaptation d’ici à 2025;
- une prise en charge des pertes et préjudices à travers l’établissement d’un organe de gouvernance et des arrangements de financement précis;
- l’engagement des principaux pays émetteurs à réduire leurs objectifs de réductions de gaz à effet de serre à 1,5°C ;
- et enfin une transition énergétique juste, inclusive et équitable.
Une telle transition devrait permettre à l’Afrique d’exploiter ses ressources énergétiques notamment fossiles, condition sine qua non, pour favoriser son développement industriel durable et éradiquer la pauvreté.
Mesdames et Messieurs,
A l’intérieur de l’Afrique, le Sahel est assurément la région présentant les plus grandes vulnérabilités et mérite à ce titre un traitement particulier au regard des défis combinés auxquels elle fait face. Il s’agit des défis sécuritaire, climatique, migratoire, sanitaire, alimentaire et démographique.
Nous ne le dirons jamais assez, la violence qui ravage aujourd’hui le Sahel a partie grandement liée avec le désastre climatique que subit cette région.
C’est pourquoi le Niger se réjouit des initiatives régionales qui sont prises pour atténuer les impacts du changement climatique comme l’Initiative de la Grande Muraille Verte et la Commission Climat pour la Région du Sahel. Ces initiatives visent en effet à contribuer à la sécurité alimentaire, la sauvegarde de la biodiversité, la préservation du capital naturel qui permet de renforcer l’adaptation et la résilience des populations et des écosystèmes.
Le Niger se félicite de la création du Fonds Climat Sahel. Ce fonds est un instrument innovant et adapté pour le financement des actions climatiques et pour l’accompagnement technique régulier et soutenu des acteurs de la Région du Sahel qui éprouvent des difficultés à accéder aux ressources des mécanismes multilatéraux du fait de leurs procédures complexes.
La mise en place de ce Fonds dont la première capitalisation sur 5 ans devrait mobiliser 2 milliards de dollars contribuera à la mise en œuvre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte à travers des actions promouvant entre autres, l’atteinte de la sécurité alimentaire, la valorisation du potentiel des énergies renouvelables ainsi que du capital humain et le développement des emplois verts.
Mesdames et Messieurs,
Comme on peut le voir, les promesses de financement de l’adaptation consacrées par les différentes rencontres sur le climat ne manquent pas de pertinence. Mais entre leur conception et leur réalisation il y a loin de la coupe aux lèvres.
C’est pourquoi il faut définir de façon urgente les règles de la mise en œuvre des engagements souscrits.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
En marge du sommet, les activités du Chefs de l’Etat
Depuis Sharm El Sheikh où il participe à la COP 27, le Président de la République S.E.M Mohamed Bazoum a animé le 7 novembre 2022 un panel de haut niveau aux côtés du Président Botswanais SEM Mokgweetsi Masisi, sur la mobilité climatique, ses causes, son mode opératoire ainsi que ses conséquences.
Ce fut également l’occasion pour lui de recevoir au Nom du Niger et de ses efforts d’hospitalité, une distinction honorifique des Nations Unies en tant que leader pour la Mobilité Climatique.
Juste après le panel, le Chef de l’Etat est passé visiter le Stand Niger très remarqué par les participants et qui est mis en place pour la 1ere fois lors d’une COP.