Selon toutes vraisemblances, le CNSP compte organiser le fameux « forum national inclusif » qui doit déterminer les grandes lignes de la transition notamment sa durée et discuter de la proposition de nouvelle constitution qui serait faite. Des perspectives à prendre au conditionnel au vu du non empressement apparent des autorités militaires actuelles à organiser ces assises, contrairement au Mali et au Burkina qui l’ont déjà organisé. Cependant, si le forum national se tient, il y’a lieu de se poser un certains nombre de questions sur son fonctionnement et les objectifs qui lui seront assignés. Quelle serait la valeur juridique de ces assises quand on sait que le président Bazoum refuse toujours de démissionner ?
Selon un document qui circule, le ministère des affaires étrangères a adressé une note la diaspora afin que celle-ci réfléchisse sur lesdites assises et sur les thématiques qui y seront abordées. Des thématiques habituelles de définition du nouveau cadre démocratique seront probablement au ménu . Mais des questions se posent. Qui composera le forum national ? Sera-t-il réellement inclusif ? Cette question vaut son pesant d’or quand on sait que des partisans de Mohamed Bazoum sont actuellement voués au gémonies avec à la clé des risques de déchéances de nationalité pour certains qui seraient reconnus coupables d’un certain nombre de faits. Si au niveau de la diaspora, les ambassades et représentations consulaires seront chargés de désigner leurs représentants à ce forum, sur le territoire national, les choses sont quasiment floues. Certains affirment que ce sont les gouverneurs des régions et les autres autorités administratives qui seront chargés de la tâche. Ce qui fait craindre une cooptation sélective des membres qui seront complément acquis à la cause du CNSP, et qui ne se feront pas prier pour accorder un délai encore plus long à cette gestion du pouvoir par les militaires qui a déjà 15 mois de durée. Si ce cas de figure venait à se confirmer, il est fort à craindre que les échanges qui auront lieu lors de ces assises ne fassent la part belle aux militaires qui pourraient du reste y être largement représentés au nom du quota des forces de défense et de sécurité. Si d’aventure, le forum s’avérait être complètement acquis au CNSP, on ouvrirait la porte à une éventuelle candidature d’un de ses membres aux futures élections. Ce qui rejoindrait le scénario déjà adopté par les juntes du Mali et du Burkina qui ont ouvert le boulevard à leurs dirigeants pour se maintenir au pouvoir après leurs transitions.
Quelle sera la place des partis politiques au sein de ces éventuelles assises ? Seront-ils écartés comme semble le souhaiter certains fanatiques du CNSP qui ne veulent plus entendre parler de la classe politique qu’ils accusent de tous les maux ? L’avenir nous le dira. On voit cependant mal les autorités actuelles faire fi de l’existence des partis politiques quand on sait que la junte malienne qui est considérée comme la junte leader de l’AES a été contrainte il y’a quelques mois, de ré-autoriser les partis politiques à exercer afin de détendre un climat politique extrêmement délétère. Pour l’heure, les leaders des partis politiques sont dans une période d’observation par rapport au CNSP en scrutant à la loupe l’avenir que les autorités militaires leur réservent. De cette attitude du CNSP dépendra forcément leur réaction par rapport à la situation nationale selon certaines indiscrétions.
La dernière question concerne le financement de ce forum national dans un pays qui fait face à un marasme économique qui ne se cache plus. Le quotidien des nigériens est de plus en plus difficile voire compliqué depuis le 26 juillet 2023. Alors où trouver de l’argent pour financer ces assises nationales alors que le CNSP fait face des priorités beaucoup plus criardes relatives au fonctionnement de l’administration, le paiement à terme échu des salaires, le financement de la lutte contre le terrorisme qui est le leitmotiv avancé pour expliquer les raisons des évènements du 26 juillet.
En conclusion, selon certains analystes, ces assises nationales risqueraient d’être une sorte d’assises godillotes qui vont répondre aux désidératas des militaires qui dirigent actuellement le pays. Si c’est le cas, le pays pourrait selon eux, être plongé dans une zone de turbulences en raison des éventuelles zones de turbulences dans lesquelles il pourrait être plongé, en raison des possibles contestations que les conclusions de ces assises pourraient susciter.
Abdou A.