Sillonnant toujours les zones rurales de la région de Zinder en cette fin de campagne agricole pluviale 2024, nous nous trouvons ce 15 octobre du coté Ouest de Zinder, cette fois ci, dans la proximité périphérique rurale de la ville de Zinder avec pour transec Midick, kalgo, jusqu’à Dan Bouda, puis vers Gariga du côté Sud-ouest pour revenir dans les environs de Tiss, Dogon Chouri jusqu’à Toudoun Kourna, du coté Nord-ouest de Zinder.
L’objectif etant de s’imprégner du contexte de ces terroirs, tant du déroulement de la campagne agricole que des activités post pluies et les préparatifs de la campagne irriguée, sachant bien les relations d’interdépendance systémique qui lient cette Ville avec les terroirs agricoles proches, pourvoyeurs fonciers et nourriciers en produits agropastoraux de la seconde ville du Niger.
Par cette investigation rapide, il s’agit aussi, d’envisager l’analyse prospective des interrelations Centre urbain de Zinder et ces zones rurales de proximité.
Ainsi, apres notre immersion, nos observations parlent d’elles memes (voir photos). Les terroirs visités sont des zones fortement agricoles. Les produits agricoles sont abondants et de saison, disponibles, frais et accessibles a toutes les bourses.
Le maillon de commercialisation, qui est le plus en vue à notre passage, est tres dynamique suivants des circuits courts a l’interne des villages, sobres en gaspillage et en polluants, inclusifs des toutes les composantes sociales, autochtones comme saisonniers (travailleurs, revendeurs, grossistes, etc.) et fournisseur de revenus permettant de renforcer les liens inter-acteurs qui raffermissent la quiétude sociale, la sécurité intégrale (alimentaire, physique des hommes et de leurs biens), faisant de ces terroirs un bassin de production agropastorale et concomitamment espace havre de paix et de cohesion communautaire de reference au Niger.
Tout le long de notre parcours, les produits agricoles dominent les places de vente. Des feuilles condimentaires récoltées aux légumineuses et céréales deja égrainées et aux legumes frais domestiques et sauvages, tout est abordable.
L’affluence des acheteurs se remarque par le nombre de camions stationnés au niveau des villages et l’intensité des flux en direction du marché Dolé de Zinder.
Les transactions des produits agricoles des terroirs périphériques vers Zinder sont seculaires et inter-generationnelles.
Selon le produit agricole d’échange, l’acheteur grossiste se deplace avec sa logistique dans les terroirs de production pour le chargement et son cheminement a destination (mil, niebé, arrachide et courges pour leur poids). Quant a certains produits frais comme le gombo, l’oseille, le voandzou (pois bambara), feuille de baobab, concombre, etc.; issus des cultures de case pratiquées par les femmes, leur écoulement s’effectue par petits lots à dos d’ânes, de dromadaires et/ou portés sur la tête dans des récipients jusqu’à Zinder, le jour du marché Dolé.
Et pour s’en convaincre davantage de l’importante contribution de cette dynamique agriculture périurbaine dans la Resilience territoriale et les perspectives de développement régional durable qu’elle offre, nous avons bouclé notre périple de recherche avec l’étape du grand marché moderne Dolé de Zinder. C’est un joyaux patrimonial urbain et une vitrine des potentialités de sin agriculture periurbaine. Il est aussi un carrefour commercial alimenté et animé sans répit par les producteurs familiaux périurbains et regionaux. Le marché Dolé représente la plus grande place regionale d’échanges des produits agricoles en gros et en détail pour la consommation interne de la ville de Zinder et leur écoulement vers les autres regions et à l’extérieur de notre pays le Niger.
Enfin, le marche Dolé de Zinder symbolise, à l’évidence, la resilience des ruraux et des urbains dans cette partie du Niger, la plus peuplée et la plus cosmopolite.
Dr Haboubacar Maman Manzo, NRAMP team core member, Enseignant Chercheur à l’Université Boubakar Bâ de Tillabéri, le 16 octobre 2024