La 16e Conférence des Parties COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) est un événement international majeur où les États membres, les organisations environnementales et les parties se réunissent pour discuter des efforts mondiaux de lutte contre la désertification et la dégradation des terres.
Ce crucial événement qui se déroule cette fois ci au Royaume d’Arabie Saoudite, à Riyadh, se tient chaque 2 ans.
Son déroulement est organisé autour de plusieurs plénières, sessions de dialogues, points de presse, sides event, caucuses, forums, conférences, etc.
Parallèlement, des activités et animations reparties en pavillons, zones et quartiers sont organisées.
Apres l’ouverture de la COP16 le 02 Décembre, le Caucus Genre, un important segment de dialogue entre parties prenantes de la Conférence, a programmé une session de dialogue interactif de haut niveau sur le leadership féminin en lien avec le management des terres. A ce premier dialogue Genre, notre pays le Niger a été invité et honorablement représenté par SEM l’Ambassadrice du Niger en Italie, Mme Fatimata Cheffou.
La dite session qui a suscité un grand engouement et intérêt a ete l’occasion pour notre Concitoyenne de partager son percutant exposé avec les autres distingués invités et l’auditoire qui a été impressionné et rassuré par la qualité et la pertinence des informations partagées.
La présentation de notre Ambassadeure Mme Fatimata Cheffou à ce Caucus Genre, honore notre pays, le Niger, le leadership féminin avéré et la capacitation de la femme rurale, » architecte de la résilience » face au défi global de la Désertification et la dégradation des terres.
Il faut le rappeler, Excellence Mme Fatimata Cheffou est invitée d’honneur – Guest Moderator de la COP16 à titre privé.
Dr Haboubacar Maman Manzo
Expert Invité COP 16
Ci-après l’exposé de SEM L’Ambassadrice du Niger en Italie et Présidente du Groupe des Ambassadeurs Africains.
« Excellences, Mesdames et Messieurs,
C’est avec un grand honneur que je prends la parole aujourd’hui, alors que nous concluons cette session inspirante dédiée au leadership des femmes dans la restauration des terres. Je tiens à remercier mes distingués co-panélistes pour leurs interventions riches et éclairantes, et à saluer l’engagement collectif que nous avons témoigné ici.
La contribution des femmes : un moteur de transformation durable
En tant qu’Africaine et représentante du Niger, je voudrais souligner le rôle essentiel des femmes dans la gestion durable des terres. Chez nous, au Niger, les femmes rurales mènent des initiatives exemplaires de restauration des sols, en particulier dans les systèmes agricoles pluviaux et irrigués. Grâce à des pratiques agroécologiques comme le compostage, le paillage et la régénération naturelle assistée, elles transforment des terres dégradées en champs fertiles.
La régénération naturelle assistée est une pratique qui consiste à protéger et gérer la repousse des arbres et des arbustes à partir des souches, racines et semences naturelles déjà présentes dans les sols. Cette méthode est aujourd’hui adoptée sur plus de 30 % des terres cultivables au Niger, grâce à l’engagement des femmes. Ces dernières préservent des plantes essentielles pour la nutrition, la médecine et l’artisanat, démontrant que la restauration des terres ne se limite pas à la biodiversité, mais qu’elle soutient aussi les moyens de subsistance et l’autonomie économique.
Un défi global, une réponse collective
Comme nous l’avons entendu aujourd’hui, les femmes à travers le monde, et particulièrement dans les zones rurales, sont les piliers de solutions innovantes contre la désertification et la dégradation des terres. Pourtant, elles continuent à faire face à des obstacles : un accès limité aux terres, des financements insuffisants et une faible représentation dans les espaces de décision.
Nous avons le pouvoir de changer cette réalité. Nous devons garantir :
1. Un accès équitable aux ressources et à la propriété foncière.
2. Un soutien accru à leurs initiatives par des investissements durables.
3. Leur inclusion dans les processus de gouvernance pour qu’elles puissent façonner les politiques qui les concernent.
Un appel à l’action et un hommage inspirant
Alors que nous concluons cette session, je souhaite m’adresser aux femmes rurales d’Afrique et du monde entier : Vous êtes le cœur battant de nos communautés et les architectes de notre résilience. Votre savoir-faire et votre engagement sont des exemples qui doivent inspirer nos politiques et nos actions à tous les niveaux.
Pour nous, décideurs, cette session marque un tournant. Les mots que nous avons partagés doivent se transformer en actions concrètes. Ensemble, nous pouvons faire de la restauration des terres un pilier de la justice sociale, de l’égalité des genres et de la prospérité durable.
Je vous remercie.
Photo: LeSahel.org