L’oignon, un des principaux légumes consommés par les nigériens dans leur recettes quotidiennes, est devenu de semaine en semaine, une denrée hors de prix à cause des difficultés d’accès du produit sur le marché national. Le dernier bulletin du Réseau des chambres d’Agricultures du Niger ( RECA) explique cette flambée des prix pour plusieurs raisons d’ordre politique, climatique, et commerciales.
Le rapport hebdomadaire du RECA indique que « le sac d’oignon de Malanville (Bénin) se commercialise à 100 milles FCFA, un prix astronomique trois (3) fois supérieur au prix de 2022 la même semaine ». La raison pour ce cas précis s’explique selon le RECA à la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin suite au coup d’Etat du 26 juillet au Niger et les menaces supposés d’attaque de la junte à partir de ce pays voisin.
L’alternative est censée être l’oignon produit sur place dans plusieurs zones du pays notamment à Agadez dont la production est d’habitude disponible à la mi-novembre. Dans cette partie du pays également, le prix est monté en flèche. « Le prix du sac de 46 kg est passé de 20 milles FCFA la semaine passée à 38 milles FCFA cette semaine, là également un prix astronomique qui n’avait jamais été observé », souligne le RECA. Les variétés produites dans la région de Tahoua ( le violet de Galmi) et du Nigéria voisin, qui sont habituellement disponibles au cours de la même période, sont en quasi pénurie. Le RECA explique que « il n’ya plus d’oignon de la région de Tahoua sur le marché depuis plus de deux (2) mois et pas d’oignon du Nigéria ou d’Algérie cette semaine. »
Les raisons de cette rareté de ce précieux aliment, sont liées non seulement aux conditions climatiques extrêmes, mais également à l’absence de soutien aux producteurs qui sont aujourd’hui abandonnés à leur sort.
Pour le cas spécifique de la région d’Agadez, le RECA indiqué que « les fortes pluies de cette année ont provoqué des inondations […] et détruit de nombreuses cultures, mais aussi la forte humidité qui a favorisé des maladies et la perte d’une partie des cultures. »
Concernant la région de Tahoua connue pour une production d’oignon de saison des pluies, et de saison sèche, et qui permettait d’avoir le produit en permanence sur les marchés, avant la production principale à partir de Février, la situation est tout autant dramatique. Le RECA met ainsi en exergue le fait que « les conditions pluviométriques de cette année (inondations et forte humidité) ont été défavorables à la production. Les producteurs ont connu des destructions de leurs parcelles et un retard important pour la mise en culture ».
Les ménages nigériens qui font déjà face depuis plusieurs mois à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité suite à la fermeture du corridor béninois, subissent de plein fouet les effets de cette flambée du prix de l’oignon sur les marchés.
Selon le RECA, « ces prix n’ont jamais atteint un tel niveau, c’est un triste record ». Une situation qui crée un désarroi aussi bien au niveau des producteurs que des consommateurs en raison de la forte demande et de la rareté actuelle du produit.
Garé Amadou
Photos: RECA