L’Association pour la Lutte contre le Travail des Enfants au Niger (ALTEN), célèbre aujourd’hui 12 juin, la journée mondiale contre le travail des enfants dont le thème de l’édition 2024 est « Respectons nos engagements: mettons fin au travail des enfants ! ». À cette occasion, l’ALTEN a rendu publique hier un communiqué pour rappeler le sort peu enviable des enfants à travers le monde.
Dans ce communiqué, ALTEN « se joint à tous les acteurs pour rappeler le sort peu enviable des enfants dans le monde de manière générale, et sur le travail des enfants en particulier, ainsi que la nécessité de renforcer la mobilisation globale pour l’éradication de ce fléau dans des délais réduits ».
Mahamadou Moussa, Président-Coordonnateur National de ALTEN, rappelle à cet effet, l’appel à l’action, de la Vème Conférence mondiale sur le travail des enfants, tenue en 20 mai 2022, à Durban en Afrique du Sud, qui « intègre nombre de dimensions qu’il importe de prendre en compte dans toutes les politiques nationales en matière de protection des droits des enfants et de lutte contre les pires formes de travail des enfants ».
Pour ALTEN, « Ce thème 2024 rappelle les engagements souscrits tant dans les ODD que lors des différentes conférences mondiales sur le travail des enfants; aussi le Niger se devrait-il, en plus de efforts traditionnels dans cette lutte, d’intégrer la problématique du travail des enfants dans toutes les actions nationales et dans tous les sectorielles, notamment: La génération de données sur le travail des enfants; à cet égard, des études doivent nécessairement être menées pour mieux connaître le phénomène, avec des actions multisectorielles engageant tous les acteurs potentiels; la réorganisation des mécanismes tant de l’Etat que des acteurs civils et institutions internationales afin de mieux planifier et évaluer les actions collectives et individuelles: ainsi, le Comité Directeur National pourrait être reformé, renforcé et des crédits conséquents alloués aux démembrements de l’Etat agissant dans le domaine; l’affectation de plus de ressources financières dans la lutte contre le travail des enfants à l’instar des autres pays de la sous-région et du monde, avec la mobilisation efficiente des différents acteurs ».
ALTEN estime que « les efforts de l’État du Niger doivent aussi, pour un impact efficient sur les pires formes de travail des enfants, se concentrer autour de: Une école inclusive qui maintiendrait tous les enfants à l’école au moins jusqu’à l’âge de 18 ans; un système de santé à même de d’assurer une gratuité complète de soins aux enfants jusqu’à l’âge de 18ans; un système de protection sociale orienté sur des actions en faveur des parents pour réduire la pauvreté en leur assurant des facilités d’éducation et de prise en charge de leurs enfants ».
ALTEN lance « un vibrant appel à tous les intervenants engagés dans la lutte contre le travail des enfants, à plus de concertation et de synergie dans les actions pour la création d’un cadre fédérateur d’actions ».
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), début 2020, 1 enfant sur 10 âgé de 5 ans et plus était impliqué dans le travail des enfants dans le monde, ce qui équivaut à environ 160 millions d’enfants, soit 63 millions de filles et 97 millions de garçons.
À l’échelle mondiale, l’OIT estime que des progrès significatifs ont été réalisés dans la réduction du travail des enfants au cours des deux dernières décennies (OIT et UNICEF 2021). Le nombre d’enfants astreints au travail des enfants a diminué de 85,5 millions entre 2000 et 2020, passant de 16 % à 9,6 %. Seuls 26,4 % des enfants dans le monde reçoivent des prestations en espèces de la protection sociale.
Au niveau mondial, l’OIT souligne que les dépenses nationales de protection sociale pour les enfants ne représentent que 1,1 % du PIB. En Afrique, la région qui compte la plus grande proportion d’enfants dans la population, la plus forte prévalence du travail des enfants et le plus grand besoin de protection sociale, l’équivalent de 0,4 % du PIB est consacré à la protection sociale des enfants.
« On estime que sans stratégies d’atténuation, le nombre d’enfants astreints au travail des enfants pourrait augmenter de 8,9 millions d’ici la fin de 2022, en raison d’une pauvreté et d’une vulnérabilité accrues » indique l’OIT.
Garé AMADOU