La section nigérienne de Transparency International, a rendu publique ce jour un communiqué à travers lequel l’organisation demande la libération immédiate et sans conditions de l’acteur de la société civile Moussa Tchangari, Secrétaire-General d’alternative Espaces Citoyens ( AEC) enlevé hier à son domicile par des hommes non identifiés.
Dans ce communiqué, le Conseil Exécutif National de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption – Transparency International Niger (CEN/ANLC/TI-NIGER) exprime « sa profonde indignation et sa vive préoccupation suite à l’enlèvement Moussa Tchangari. Moussa Tchangari est Secrétaire Général de l’Association Alternative Espace Citoyen. Il est un fervent défenseur des droits humains et un acteur important de la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance au Niger ».
Selon Transparency International Niger, « Moussa Tchangari a été enlèvé à son domicile à Niamey par des agents non identifiés qui ont également saisi son ordinateur et ses téléphones portables. Sa famille est actuellement séquestrée par les forces de défense et de sécurité à leur domicile, lui imposant ainsi la résidence surveillée ».
Face à cette situation, le CEN de Transparency International Niger « dénonce et condamne sans réserve cet enlèvement inacceptable de Monsieur Moussa Tchangari et la séquestration de sa famille, effectués par des agents au service du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Nous tenons par conséquent le CNSP entièrement responsable de tout préjudice qui pourrait être causé à Moussa Tchangari et à sa famille ».
Transparency International Niger rappelle que « le Niger a ratifié les instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’Homme, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ».
L’ONG exige « la libération immédiate et inconditionnelle de Moussa Tchangari » et appelle les autorités nigériennes à « respecter les droits humains et les libertés fondamentales ».
Transparency International Niger appelle également la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et les médias à « se mobiliser pour soutenir Moussa Tchangari et dénoncer et condamner cet enlèvement et la séquestration de sa famille ».
Cette sortie de Transparency International Niger, fait suite celle du Rdeau des organisations de défense des droits humains et de la démocratie ( RODDHAD) qui a déjà rendu publique un communiqué exigeant la libération de l’acteur de la société civile dont la famille et les amis sont aujourd’hui encore sans nouvelles.
Moussa Tchangari était rentré d’un périple sous-régional qui l’a conduit à Abuja au Nigeria, et à Abidjan en Côte d’Ivoire où il a participé à une conférence organisée par le Comité international de la Croix Rouge ( CICR) sur les enjeux humanitaires dans la sous-région dans un contexte de lutte contre le terrorisme.
Quelques jours auparavant, l’association Alternative Espaces Citoyens qu’il dirige, a organisé une conférence qui a passé à la critique une loi prise par les militaires et qui a abouti à la déchéance de nationalité d’au moins 16 nigériens qui ont la particularité d’être proches du président Mohamed Bazoum victime de coup d’Etat le 26 juillet 2023. Une loi sévèrement critiquée par les différents panelistes et le public présent à cette conférence. Les recommandations faites lors de la conférence, ont mis en exergue la nécessite d’élaborer un rapport à l’issue des débats, et de le soumettre aux autorités compétentes afin d’améliorer cette loi qui a fait l’objet de vives polémiques en raison de son caractère anachronique.
Garé Amadou