• 1. JNIM menace les civils et les autorités de Bamako
Dans une vidéo de 12 minutes, Abou Houzeifa al-Bambari, porte-parole de JNIM d’Amadou Koufa, adresse trois messages clairs et inquiétants. Tout d’abord, il exhorte les civils de Bamako à ne plus lyncher et stigmatiser les populations innocentes issues des communautés peulhs, touaregs et arabes, avertissant que le groupe pourrait réviser sa politique de ne pas viser les civils. Ensuite, il critique les chefs religieux pour leur silence face aux injustices, les accusant de complicité tacite. Enfin, il met en garde les autorités contre l’embrigadement de la population dans le conflit, menaçant d’imposer un embargo sur Bamako, pire que celui de la CEDEAO, qui bloquerait les flux de marchandises et viserait les camps militaires et les domiciles des officiels.
Il finit en revendiquant l’attaque du 17 septembre à Bamako, qui a mobilisé 13 combattants de JNIM, soulignant que le groupe dispose de centaines de volontaires prêts à sacrifier leur vie dans de futures opérations.
• 2. Brouille diplomatique entre Washington et N’Djamena
Une crise diplomatique éclate entre Washington et N’Djamena à propos du redéploiement des forces américaines au Tchad. Le général américain Eckman d’Africom a déclaré que le Tchad avait demandé le retour des forces spéciales américaines, affirmant que cette décision avait été validée par le président tchadien. En réponse, le gouvernement tchadien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a catégoriquement nié ces affirmations dans un communiqué officiel, rappelant que le Tchad reste maître de ses décisions de sécurité nationale et qu’aucune telle demande n’a été faite. Finalement dit la vérité ?
• 3. La junte burkinabé cible la famille Bassolé
Le gouvernement militaire du Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a intensifié ses représailles contre des personnalités perçues comme hostiles au régime. La première cible de ces actions est la famille du Général Djibril Bassolé.
Dans la nuit du 12 septembre, des milices de la junte ont enlevé Zala Oumar, ancien aide de camp du général Bassolé. Le lendemain, quatre des enfants de Bassolé ont été pris pour cibles : leurs domiciles ont été fouillés, leurs biens confisqués, et Aziz Bassolé, l’un des fils, a été brièvement séquestré. Ces actions marquent le début de ce que certains observateurs qualifient de campagne de répression contre les proches des opposants politiques exilés, faisant craindre une escalade des tensions politiques internes au Burkina Faso.
• 4. Le retrait des forces américaines du Niger : un coup dur pour la lutte antiterroriste
Le retrait des 1.100 militaires américains du Niger, suite au coup d’État de juillet 2023, constitue un tournant critique dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le général Kenneth Ekman, d’Africom, a souligné l’importance du Niger dans les efforts antiterroristes, rappelant les 15 ans de partenariat avec les forces nigériennes. Ce départ affaiblit les capacités de surveillance du Niger, notamment face aux menaces croissantes du JNIM et de l’EIGS, qui ont intensifié leurs attaques depuis le coup d’État.
Ekman a également esquissé la nouvelle stratégie américaine en Afrique de l’Ouest. Bien que les États-Unis ne soient pas totalement désengagés, leur coopération avec le Niger dépendra de la redéfinition des relations avec la junte militaire. Le général a exprimé ses inquiétudes concernant la présence croissante de formateurs russes au Niger, avertissant des dangers d’une dépendance accrue envers des groupes tels que Wagner, dont les méthodes brutales et inefficaces ont aggravé les situations sécuritaires dans d’autres pays du Sahel.
Le retrait des forces occidentales crée un vide sécuritaire que ni le Niger, ni ses voisins ne sont en mesure de combler seuls, augmentant le risque d’attaques transfrontalières et de déstabilisation régionale.
Par Hamid Amadou N’gadé
Photo: AFP