Le régime du Capitaine Ibrahim Traoré a visiblement atteint ses limites au vu de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays 6 mois après sa prise de pouvoir. La question de la sécurité invoquée pour expliquer le renversement de Paul Henri Sandaogo Damiba, constitue le sujet sur lequel l’échec de la junte est le plus patent. Radioscopie.
De critique au moment du renversement de du Colonel Damiba, la situation est devenue quasiment dramatique avec son lot d’attaques qui ont redoublé d’intensité, et des victimes aussi bien militaires que civils. Et ce ne sont pas seulement les terroristes qui sont en cause. En effet, les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et les VDPs sont accusés d’avoir commis des exactions contre les populations civiles.
Ainsi, ce sont plus de 140 civils qui ont été froidement assassinés par des hommes portant des ténues de l’armée le 20 avril 2023 à Karma, une bourgade située à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya. Un crime qui a suscité la colère de la CEDEAO qui a dès lors exigé que les coupables soient traduits devant la Cour pénale Internationale. Mais l’institution sous-régionale va encore attendre pour longtemps. En effet, selon de nombreux observateurs de la scène burkinabé, il est quasi impossible de s’attendre à une enquête sérieuse, à fortiori une condamnation de l’armée burkinabé pour crimes commis à Karma. Le tribunal militaire étant dirigé par un haut gradé de l’armée, il est fort à parier que l’éventuel verdict tendrait à blanchir les forces armées burkinabés au lieu de les incriminer.
Et comme pour clore toute velléités de faire des révélations au sein de la grande muette par rapport à cette affaire, une chape de plomb s’est abattu sur les militaires qui seraient menacés de sanctions s’ils s’aventuraient à se « mettre à table ». Il en est de même pour les VDPs qui selon certaines informations, sont sommés de tenir leurs langues relativement aux événements de Karma.
Outre les exactions répétées contre les populations civiles dont on accuse l’armée burkinabé et ses supplétifs d’en être les auteurs, les attaques terroristes se sont multipliées et se sont intensifiées depuis l’avènement du jeune capitaine au pouvoir. Ainsi, une trentaine de militaires ont été tués vers la fin du mois d’avril lors d’une attaque contre une compagnie de l’armée a Ouragou située à l’Est du pays.
Les exactions présumées commises à Karma et le lourd bilan de l’attaque d’Ouragou, ont porté un coup au prestige et à la popularité de la junte.
Et comme parade, le régime d’Ibrahim Traoré n’aurait trouvé comme parade, que l’organisation d’une manifestation de soutien le 6 mai dernier. A propos de cette manifestations, des sources affirment que celle-ci a récu le soutien financier de la Russie et au cours duquel 70 millions de FCFA auraient été détournés.
Comme c’est le cas au Mali, la junte burkinabé est accusé par certaines personnes d’utiliser l’argent public pour soigner son image, au lieu de financer efficacement la lutte contre le terrorisme. Et comble du paradoxe cruel, la manifestation du 6 mai a eu lieu alors que les populations d’Oursi et ses environs quittaient leurs villages face à la détérioration de la sécuritaire dans la zone.
Selon certaines sources, la junte agit sur ordre de Moscou au nom d’un agenda bien établi. La présence d’éléments russes lors de ladite manifestation ainsi que les drapeaux du pays de Poutine brandis ce 6 mai, témoignent de l’influence croissante de la Russie dans ce pays. Ce qui a été du reste confirmé selon certains, par l’audience accordée par le ministre des affaires étrangères burkinabés à l’Ambasadeur de Russie dans ce pays.
A cela s’ajoute selon toujours certaines informations, des faux sondages menés par les milieux de la société civile proche de la Russie ( et sur financement des russes dit-on) pour expliquer à qui veut l’entendre que « le peuple » est satisfait de la gestion actuelle des questions de sécurité. Une politique de l’autruche en somme.
Garé Amadou