Les ministres français et nigériens des Affaires étrangères et des Armées ont animé ce jour une conférence de presse afin de réaffirmer la volonté des deux pays à renforcer leur partenariat dans les domaines économiques et sécuritaires. La visite des deux ministres français a eu lieu juste après la célébration de la fête du 14 juillet à l’issue de laquelle le Président français Emmanuel Macron avait annoncé une redéfinition de l’engagement français au sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, avec le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a expliqué les raisons de son séjour avec son homologue des armées au Niger : « Nous sommes là pour marquer l’engagement de la France aux côtés des autorités nigériennes, dans le cadre de l’aide au développement et la lutte contre le terrorisme…Nous sommes ici de façon à répondre le mieux possible aux besoins que vous exprimez », dans le cadre d’un « partenariat de combat ».
Concernant le volet économique, les deux pays ont signé ce jour un prêt de 50 millions d’euros destinés à renforcer le réseau électrique nigérien. Un accord de don de 20 millions d’euros a également signé entre les deux pays au profit du Niger.
Selon la ministre française des affaires étrangères, la France prévoit d’augmenter de 66% son aide alimentaire au profit du Niger en 2022, à 8 millions d’euros. Une aide qui sera bienvenue dans ce contexte marqué la crise de sécurité alimentaire en raison de la guerre en Ukraine.
Le ministre nigérien des affaires étrangères Hassoumi Massoudou a abondé dans le même sens en expliquant que « Si nous ne gagnons pas la guerre du développement, nous perdrons à terme la guerre contre le terrorisme ».
La question sécuritaire en lien avec la lutte contre le terrorisme a également été abordée par le ministre de la défense nationale Alkassoum Indatou avec son homologue français Sebastien Lecornu. Désormais, l’engagement français se fera en retrait des troupes nationales et sur demandes de celles-ci afin de ne plus donner lieu à un engagement au premier plan qui a porté préjudice à l’image de la France au Sahel. Selon le ministre français de la défense, « il y a une nouveauté qui nous tient à cœur, c’est de nous intéresser davantage à (…) la guerre de désinformation, aux menaces cyber qui sont tout aussi importantes ». Une stratégie qui vise à contrer la stratégie offensive et agressive de la Russie au sahel en termes de communication anti-française sur les réseaux sociaux.
Les deux ministres français se sont ensuite rendus sur la base militaire nigérienne de Ouallam, au nord de Niamey, où 300 soldats français mènent aux cotés des militaires nigériens des opérations conjointes de lutte contre le terrorisme à la frontière malienne ou sévissent les groupes terroristes Aqmi et Eigs.
Un projet de lutte contre la malnutrition financé par la France sera visité par les deux ministres dans le village de Simiri dans le département de Ouallam.
Garé Amadou