Lancement par le Groupe d’Amis sur la Désertification, la Dégradation des Terres et la Sécheresse », ce 17 février 2025 au siège de la FAO à Rome, dans la grande salle du Centre des médias Sheikh Zayed, du dialogue sur Nexus fédérateur et accélérateur des ODD.
Cette initiative vise d’abord à renforcer la mise en synergie et la collaboration mondiale, à partager les meilleures pratiques et à plaider en faveur d’actions concrètes pour relever les défis urgents de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse.
A peine 2 mois après la tenue de la COP16 de Ryadh, assortie des questions cruciales sur la sécurité alimentaire, la biodiversité et la résilience climatique, le groupe d’Amis sur la deserification né a Ryadh se veut le pionnier de la lutte contre les defis globaux et l’instigateur des solutions innovantes et inclusives pour faire face aux defis globaux.
En plus, l’initiative de ce dialogue vise a mettre en synergie les actions de lutte contre les defis globaux autour d’un Nexus qui combine la lutte contre la desertification, le changement climatique et l’implémentation des systèmes alimentaires durables.
A cet important dialogue, à l’initiative du groupe africain, présidé par notre Compatriote L’ambassadeur Mme Fatimata Cheffou, Presidente du groupe des Ambassadeurs Africains auprès des Agences Onusiennes de Rome 2024, avec le soutien du Royaume d’Arabie Saoudite qui assure la présidence de la Convention sur la désertification, les participants présents et en ligne ont abondamment apporté leurs idées et contributions inestimables, à travers leurs interventions, dans la conception des solutions et ou leur revision, leur adaptation, qui impacteront significativement les communautés bénéficiaires, les experts et les partenaires au développement de manière à répondre aux ODD d’ici 2030.
A l’issue de cette rencontre riche en propositions, interactions et partages d’informations, les représentants de l’Arabie Saoudite, de Madagascar, de la Mongolie, de la Suisse et d’autres nations ont fait des recommandations qui faciliteront la création du Nexus Desertification-Changement Climatique -Systemes Alimentaires durables en intégrant dans la démarche les dimensions du foncier, du pastoralisme et le financement indispensable pour assurer l’alimentation durable des hommes et des animaux, tout en préservant et en pérennisant la biodiversité et les paysages.
Une très féconde initiative qui donne de la suite aux résultats de négociations de la COP16 de Ryadh et de la matière fertile pour la préparation de la COP17 en Mongolie, en 2026.
Dr Haboubacar Maman Manzo, Expert COP16, Université Boubakar Ba de Tillaberi, Niger, en collaboration avec Garé Amadou
Discours de l’ambassadeur Mme Fatimata Cheffou, Presidente du groupe des Ambassadeurs Africains auprès des Agences Onusiennes de Rome 2024
Excellence, Mesdames et Messieurs,
C’est avec un immense honneur et une profonde gratitude que je m’adresse à vous aujourd’hui pour célébrer le lancement du « Groupe d’ Amis » sur la Désertification, la Dégradation des Terres et la Sécheresse. Permettez-moi tout d’abord d’exprimer mes remerciements les plus sincères et ma reconnaissance particulière à l’Arabie Saoudite, qui a assumé la présidence de la COP16 et qui acceptera la Présidence de ce Groupe d’amis et qui est aujourd’hui représentée par Son Excellence l’Ambassadeur Mohammed Al-Ghamdi, Ambassadeur de la Mission du Royaume d’Arabie Saoudite auprès de la FAO. Sous cette présidence, nous avons pu concrétiser une initiative importante pour la lutte contre la désertification et la dégradation des terres à l’échelle mondiale.
L’idée de ce groupe a vu le jour lors d’une réunion entre le Groupe Régional Afrique et M. Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Ensemble, nous avons identifié la nécessité d’une plateforme auprès des trois agences basées à Rome dédiée à la coordination de nos efforts et à l’intensification de nos actions contre la désertification et la dégradation des terres. Cette vision a été renforcée par notre participation conjointe au Sommet sur la Désertification organisée au Vatican en mai 2024, où nous avons partagé nos expériences et affirmé notre volonté d’agir collectivement.
Le « Groupe d’ Amis » vise à être une coalition dynamique et inclusive, fondée sur une structure de gouvernance efficace. Nous proposons ainsi la désignation d’un président et d’un co-président, soutenus par un groupe de coordination, réunissant les trois agences basées à Rome (FAO, FIDA, PAM) et l’UNCCD. Ce groupe de coordination aura pour mission d’harmoniser les agendas, coordonner les travaux et assurer une synergie optimale entre les initiatives, tout en évitant les redondances et en favorisant une vision intégrée. Nous avons également proposé l’établissement d’un facilitateur ou d’un secrétariat, afin d’assurer un soutien organisationnel et administratif. Demander à d’autres Organisations Internationales de joindre le Groupe. Cette configuration sera testée dans un premier temps, et nous restons ouverts à des ajustements si nécessaire.
L’Afrique au cœur de la mission
L’Afrique, avec sa jeunesse dynamique et son immense potentiel, est au cœur de notre mission. Le continent possède 60 % des terres arables non cultivées du monde, selon la Banque Africaine de Développement. Cependant, il fait face aux impacts dévastateurs de la désertification et de la sécheresse, menaçant la sécurité alimentaire, les systèmes alimentaires, les moyens de subsistance et la biodiversité.
Les trois agences onusiennes basées à Rome, et l’UNCCD, développent des projets à l’échelle mondiale, avec une attention particulière pour l’Afrique. Parmi eux, l’Initiative de la Grande Muraille Verte est un exemple emblématique, visant à restaurer des millions d’hectares de terres dégradées, améliorer la sécurité alimentaire, et créer des opportunités économiques pour les communautés locales.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux membres du Groupe Régional Afrique. Sans votre soutien indéfectible et votre engagement passionné, la création de ce « Groupe d’ Amis » n’aurait pas été possible. J’ai eu le privilège de travailler aux côtés d’un groupe visionnaire, qui, malgré les nombreux défis auxquels l’Afrique est confrontée, ne cesse d’avancer avec détermination grâce à la diplomatie et le dialogue.
Nous ne pouvons parler de désertification sans souligner le travail remarquable accompli par la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD) lors de la COP16 à Riyad ensemble la collaboration de plusieurs agences et surtout des nos âgences basées à Rome (IFAD-FAO-WFP), et également CGIAR. Cette conférence a marquée une étape décisive avec des résolutions ambitieuses pour accélérer la restauration des terres et renforcer la résilience des populations face à la sécheresse. Nos Conférenciers vont vous illustrer au cours de cet événement leurs efforts sur les questions des Sols et nous sommes impatients de les écouter. Aujourd’hui, nous avons le plaisir de commencer notre dialogue et partager les expériences de chaque agence.
Les engagements pris à Riyad doivent maintenant se traduire en actions concrètes, nous avons la nécessité de le faire, pour une collaboration plus intensive et avancer envers L’Agenda à l’horizon 2030 et Agenda 2063 de notre continent Africain. Nous devons poursuivre cet élan et préparer dès maintenant la COP17, qui se tiendra en Mongolie en 2026. Ce sera une nouvelle opportunité d’intensifier nos efforts et de consolider les avancées obtenues.
La Mongolie, pays aux vastes steppes et aux défis climatiques majeurs, incarne cette réalité mondiale : tous les continents sont touchés par la désertification. Des terres autrefois fertiles se transforment en zones arides, menaçant les écosystèmes, la biodiversité et la sécurité alimentaire. Nos missions au cours des réunions de ce groupe sera d’identifier les défis à relever et discuter nos actions dans l’avenir. Contributeurs de nos avenir et soutenir les projets des agences. Notre Terre-Mère souffre, et c’est notre responsabilité collective d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
Je souhaite également rendre hommage aux agences basées à Rome :
• M. Qu Dongyu (FAO), pour ses travaux , projets et dedition surtout envers notre continent
• M. Alvaro Lario (FIDA), où les investissements du FIDA représentent environ le 50% en Afrique
• Mme Cindy McCain (PAM). Pour sa dedition et détermination envers les populations, les plus fragiles.
Leur engagement sans faille en faveur de l’Afrique mobilise des ressources considérables et témoigne d’une volonté collective de transformation durable et éradiquer la faire et pauvreté dans notre continent.
Je tiens aussi à remercier l’UNIDROIT, le CGIAR et la Division des Terres et de l’Eau de la FAO, sous la direction de Dr. Lifeng Li, M. Fotiou Directeur des Systèmes Alimentaires, pour son rôle crucial dans cette mission. Un remerciement spécial à Dr. Li Lifeng pour son soutien constant et son implication active, qui ont été déterminants dans la réalisation de cet événement.
Reconnaissance des projets sur le sol et les systèmes alimentaires
Il est essentiel de souligner et de remercier les efforts déployés par nos partenaires dans le cadre de projets axés sur la gestion des sols et la transformation des systèmes alimentaires en Afrique. Par exemple, le FIDA a financé une étude menée par la FAO en Amérique latine et dans les Caraïbes, examinant les effets de différentes techniques de gestion des terres sur la production alimentaire, la protection du sol et la fixation du carbone. Bien que cette étude se soit concentrée sur l’Amérique latine, les leçons tirées sont applicables et bénéfiques pour les initiatives africaines similaires.
De plus, le PAM, en collaboration avec la FAO, a mis en œuvre des programmes visant à renforcer la sécurité alimentaire et à améliorer les moyens de subsistance en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en réponse aux défis humanitaires et alimentaires dans ces régions.
Ces initiatives illustrent l’engagement et la collaboration de nos partenaires pour promouvoir des pratiques agricoles durables et renforcer la résilience des communautés africaines face aux défis environnementaux et socio-économiques.
Aujourd’hui, nous nous rassemblons non seulement en tant que représentants de nations, d’organisations et d’institutions, mais surtout en tant qu’êtres humains confrontés à une vérité incontournable : notre planète change, et ces changements affectent profondément nos terres, nos communautés, nos enfants.
Nous sommes ici parce que nous refusons d’accepter l’inévitable. Nous refusons d’être de simples témoins face à l’avancée du désert, face aux sols qui se meurent, face aux millions d’agriculteurs qui luttent chaque jour pour cultiver une terre devenue stérile.
Nous savons que la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ne sont pas de simples défis techniques. Ce sont des crises humaines. Ce sont des familles déplacées, des enfants sous-alimentés, des conflits pour l’accès aux ressources.
Alors, la question que nous devons nous poser aujourd’hui n’est pas de savoir si nous avons les moyens d’agir. Nous les avons. La science est claire. Les solutions existent.
Nous savons que la gestion durable des terres, l’agroécologie, la reforestation et la préservation de nos écosystèmes fonctionnent. Nous savons que l’Afrique et le monde disposent de l’ingéniosité, des talents et des ressources pour renverser la tendance. Ce qui nous manque, ce n’est pas la connaissance. C’est la volonté politique.
La question est de savoir si nous avons la volonté d’agir.
Et ma réponse est oui. Nous avons la volonté de mobiliser nos nations, nos institutions et nos peuples pour que la restauration des terres ne soit pas un vœu pieux, mais une priorité mondiale.
C’est dans cet esprit que nous lançons aujourd’hui le Groupe d’Amis sur la Désertification, la Dégradation des Terres et la Sécheresse. Un espace pour fédérer nos efforts, pour briser les silos bureaucratiques et institutionnels, pour partager les meilleures pratiques et, surtout, pour passer à l’action.
Parce que nous savons que l’union fait la force. Parce que nous croyons en la coopération, en l’innovation et en la solidarité pour restaurer nos terres et garantir un avenir durable.
Nous avons la volonté de travailler avec la FAO, le FIDA, le PAM, l’UNCCD et tous nos partenaires pour transformer cette initiative en un moteur de changement réel et durable.
Nous avons la volonté de bâtir un monde où plus jamais un enfant ne devra s’endormir le ventre vide à cause d’un sol devenu stérile.
Nous sommes ici pour prendre des engagements concrets et pour poser les bases d’un avenir plus juste, plus vert et plus résilient.
Alors J’invite toutes les parties prenantes – États membres, organisations internationales, société civile, secteur privé –. À nous rejoindre et à agir.
Car ce que nous décidons aujourd’hui résonnera dans l’histoire et dans l’avenir. Ce que nous construisons aujourd’hui définira l’héritage que nous laisserons.
Sur ces mots, je déclare officiellement lancé le Groupe d’Amis sur la Désertification, la Dégradation des Terres et la Sécheresse.
Que l’histoire se souvienne de nous comme ceux qui ont choisi l’action.
Je vous remercie.