Le Syndicat des Transporteurs de marchandises du Niger est rentré dans une vive colère face aux charges fiscales décidées par l’Etat malgré la situation dramatique dans laquelle se trouve le secteur de l’import/export dans le pays. Ainsi, alors que par le passé, les transporteurs s’acquittaient d’une patente annuelle de 500.000 Cfa (soit 250.000 Cfa par semestre), ils sont désormais astreints au paiement de 4 patentes par an, chacune fixée à 900.000 Cfa, soit 3.600.000 Cfa/an.
Selon Abdoulwahab AbdoulNasser, représentant des transporteurs de marchandises, la situation est d’autant plus critique que l’itinéraire imposé via le corridor de la Souveraineté: Togo-Burkina-Niger, conséquence de la fermeture de la frontière Bénin-Niger, ne permet plus que 2 voyages par an, voire 3 pour les plus chanceux. Une situation qui entraîne une baisse drastique de la rentabilité qui ne semble pas émouvoir les autorités actuelles.
Cette hausse de la patente vient s’ajouter aux autres charges fiscales imposées aux importateurs de marchandises.
Abdoulwahab AbdoulNasser est d’autant plus choqué par cette décision que dans les autres pays de la CEDEAO, la patente annuelle des transporteurs oscille entre 136.000 et 160.000 Cfa. Une iniquité exorbitante qui de l’avis de nombreux analystes économiques, mettra en péril l’économie nationale déjà exsangue du fait de la fermeture du corridon béninois, et le danger auquel font face les transporteurs empruntant l’axe du Burkina Faso.
La situation est d’autant plus inquiétante que le Burkina Faso pourtant pays allié du Niger au sein de l’Alliance des États du Sahel ( AES), a profité de la décision des autorités nigériennes de fermer le corridor béninois au profit du corridor du pays des hommes intègres, pour rehausser les coûts des formalités de passage sur son territoire. On apprend ainsi que les frais sont passés de 2.000 Cfa à 30.000 Cfa par camion, les cartes jaunes de 3.000 à 20.000 Cfa, et les laissez-passer de 3.000 à 20.000 Cfa.
Le Togo qui est devenu le port de chargement des marchandises en partance pour le Niger, a lui aussi augmenté les coûts des formalités de passage du véhicule touristique, les faisant passer de 40.000 à 125.000 Cfa, entre autres.
À quelques jours du début du mois de ramadan réputé pour être un mois de hausse des prix des produits de première nécessité, cette pression sur les commerçants importateurs risque de compliquer encore plus la situation des ménages qui font déjà face à une hausse du panier de la ménagère.
Le syndicat des commerçants risquent dans les prochains jours d’entrer en débrayage pour protester contre cette hausse de la patente. Une perspective qui fait craindre le pire pour une économie nationale déjà à bout de souffle.
Garé Amadou