Au Niger, le Ministère de l’Environnement et de la lutte contre la désertification à travers la Direction Générale de l’Environnement et du Développement Durable, a mis en œuvre le projet « Valorisation des déchets organiques ménagers pour restaurer des terres dégradées dans la région de Niamey ». Un ambitieux projet qui vise à promouvoir la compréhension de l’administration et des habitants de la ville de Niamey que les déchets organiques urbains peuvent restaurer les terres dégradées en zone rurale. C’est l’approche « Cleaning the City Greening the Land. »
Selon la note conceptuelle dudit projet, la Gestion des Déchets Solides Municipaux (GDSM) est devenue une problématique prioritaire en Afrique subsaharienne, principalement dans les régions urbaines qui accueillent une population toujours plus importante et des activités humaines toujours croissantes.
La GDSM apparaît assez simple, mais en réalité, elle est beaucoup plus complexe car les responsables politiques, les chercheurs et experts, les techniciens municipaux et opérateurs privés en charge de cette question n’ont pas toujours trouvé une solution satisfaisante pour la majorité de la population. Et selon les différents acteurs, le manque de ressources financières est la raison principale raison de cet échec.
Cependant, la note précise que « contrairement à cette idée très répandue selon laquelle la GDSM au Niger est une question financière, on est amené, au regard des nombreux investissements faits dans ce secteur ces dernières années, à reconnaître que la question est beaucoup moins un problème financier qu’une question d’organisation ou plutôt de management ».
Il ressort des analyses et des travaux déjà effectués que la GDSM est multidimensionnelle à savoir : socioculturel (perception), institutionnel (cadre réglementaire, acteurs) ; financier (taxe Pollueur-Payeur) ; administratif et politique (municipalité, décentralisation) et technique (normes locales en la matière).
Selon les experts du ministère de l’Environnement, « la problématique des déchets ne peut alors être traitée de façon isolée, ni même se limiter aux seuls aspects de valorisation et d’élimination. Elle doit être placée dans une perspective holistique de gestion des risques et des ressources, qui couvre tout le cycle de vie du déchet, depuis sa génération jusqu’au traitement ultime. Elle anticipe le déchet dès le stade projet, inclut les stratégies de réduction à la source, de valorisation et d’élimination et vise à la maîtrise des flux tout au long du procédé aboutissant au déchet ».
Pour résoudre cette épineuse problématique, le Ministère nigérien de l’Environnement a a décidé d’adopter l’approche « Cleaning the City Greening the Land. » Une approche developpéé par l’université de Kyoto au Japon, en collaboration avec l’organisme japonais de coopération au développement (JICA), et qui se caractérise par une méthode de traitement des déchets solides ménagers sur la base des observations des pratiques endogènes en milieu Haoussa. Il s’agit tout simplement d’une pratique écologique qui consiste à utiliser les déchets ménagers pour fertiliser les sols des champs. Développée et opérationnalisée par le Prof. Shuichi Oyama, cette méthode permet alors de faire d’une pierre deux coups : débarrasser les villes des déchets organiques pour fertiliser les sols des champs et restaurer aussi les terres dégradées, d’où le nom de ce concept « Cleaning the City Greening the Land. »
Un concept qui selon la Direction de l’environnement et du Développement durable, a été testé pendant plus de sept (7) ans, dans la plus grande discrétion et avec succès dans le département de Dogon Doutchi (Dosso, ouest du Niger) avec la direction départementale de l’Agriculture.
Garé Amadou ( Source : Ministère de l’environnement et de la Lutte contre la Desertification au Niger).
Photo: JICA-NIGER