La CAP 20-21 se déchire
La coalition des partis politiques (CAP2021-ACC-FRC), qui a soutenu le candidat malheureux Mahamane Ousmane au second tour de l’élection présidentielle, se déchire. Elle périclite. Elle collapse et s’effondre sous le poids des contradictions internes insurmontables. Après le départ, tambour battant, de certains partis politiques du Front républicain pour le changement (FRC), les principaux partis de la CAP20-21, notamment le Moden Lumana, le KK d’Ibrahim Yacoubou et l’AMEN-AMIN de Ladan Tchiana, sans tambour ni trompette, prennent progressivement leur distance de Mahamane Ousmane qui, plus en plus, s’enferme dans son univers fantasmagorique et attend anxieusement une force miraculeuse qui va amener dans les prochains jours la Cour de justice de la CEDEAO à le déclarer vainqueur du second tour de l’élection présidentielle.
Ses alliés ou plutôt ses anciens alliés ont discrètement boycotté la conférence de presse qu’il a conjointement animée avec son Conseil en septembre dernier. Mahamane Ousmane se trouve complètement isolé et abandonné par ceux sous l’emprise desquels il a laissé tomber le masque qu’il portait et qui le fait le passer pour quelqu’un de vertueux. Les nigériens ont découvert un homme absurde, sans éclat, vindicatif, toujours tourné vers le passé, un anti héro ramant à contrecourant de l’histoire, embrassant tout ce que l’Afrique d’aujourd’hui et de demain rejette, prompt à toutes les lâchetés, paralysé et rongé par un vortex de ressentiment, ruminant sans cesse des idées noires et un ‘’Dan Malan Magadin Malan’’ excessivement haineux.
Volteface des bellicistes
Qu’est ce qui explique cette brutale volteface ? L’opportunisme des uns et la perfidie des autres ? Quoi qu’il en soit, les anciennes amours de Mahamane Ousmane lui ont résolument tourné le dos ; font des clins répétés au pouvoir qui pour l’intégrer, qui pour obtenir les avantages que l’on pense être dus au chef de file de l’opposition conformément au statut de l’opposition ; avantages qu’ils ont méconnus à Seini Oumarou alors chef de file de l’opposition en 2012.
Les porteurs des machettes, des gourdins, des bidons d’essence avec allumettes à la main, semblent revenir à la raison. Ils acceptent donc à leur corps défendant que l’élection présidentielle soit irréversiblement perdue et qu’il n’y aura pas de magie pour inverser le cours de l’histoire. Quoi de plus normal pour eux que de chercher à se débarrasser d’un passé aussi obscur et encombrant.
Pas de négociations malgré certains signaux…
On affirme, de part et d’autre, n’avoir pas engagé de négociations au sujet d’un éventuel rapprochement entre la majorité et l’opposition. Cependant, le profil bas adopté par les séides de l’autorité morale de Lumana et ceux du KK d’Ibrahim Yacoubou n’est pas fortuit. Il traduit leur état d’esprit enclin à toutes les compromissions pour accéder au pouvoir. Les pourfendeurs de l’ancien Président Issoufou Mahamadou et du Président de la République Mohamed Bazoum ne sont pas des garçons de chœur. Leur silence n’est ni un fait du hasard ni le signe d’un assagissement. Loin s’en faut !
Vraisemblablement déçus du fiasco de leur lutte, de l’indifférence que le peuple nigérien affiche à l’égard de leur réclamation, de la précarité qui menace certains d’entre eux ou de la certitude d’un séjour carcéral prolongé pour d’autres, ils se taisent progressivement et articulent quelques gestes destinés plus qu’à charmer ou à éblouir qu’à poser des actes concrets concourant à renforcer la démocratie dans notre pays. Ils restent et demeurent mus par des calculs perfides de conquête de pouvoir. La vigilance doit être de mise.
Qu’est-ce que la reddition de Lumana et du KK d’Iyac pourrait apporter à notre pays ? Pas grand-chose ! Le pouvoir dispose déjà d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale et peut se passer d’un cadeau empoisonné dont le véritable objectif est de gangrener la majorité, l’asphyxier, l’immobiliser, créer des fissures et augmenter la frustration des partis de la mouvance présidentielle et conséquemment celle de ses militants. Autant rester assis que d’esquisser de faux pas de dance, nous avertit un proverbe hausa.
Inconséquence ou amnésie généralisée des responsables de Lumana
La création d’un cabinet du chef de file de l’opposition était au centre de la rencontre des leaders de Lumana avec le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Faut-il le rappeler, Hama Amadou alors président de l’Assemblée nationale a déjà réglé le problème que son parti est allé poser au Premier Ministre. En 2012, il a saisi le Conseil constitutionnel de Transition aux fins d’interprétation de l’article 102 de la Constitution ainsi libellé : « Les traitements, indemnités et/ou avantages divers accordés au Président de la République, au Premier ministre, aux ministres, aux députés et aux responsables des autres institutions, sont déterminés par une loi organique. Ils doivent tenir compte de la situation financière de l’Etat et du niveau général des revenus des Nigériens ». Le Conseil Constitutionnel a alors émis l’avis suivant : « seuls les responsables des institutions de la République par lesquelles s’exerce l’autorité de l’Etat sont concernés par les traitements, indemnités et/ou avantages divers accordés en vertu de l’article 102 de la Constitution ; le Conseil ne peut connaître d’une question tirée d’un projet de loi. »
Ironie du sort, c’était Seini Oumarou qui était le chef de file de l’opposition contre qui le président de l’assemblée nationale d’alors, Hama Amadou, a manœuvré pour le priver de certains avantages que lui aurait donnés son statut. Aujourd’hui, Lumana se trouve dans la situation du MNSD-Nassara et vice versa. C’est peut-être pour cette raison qu’ils n’ont pas saisi la Cour constitutionnelle et lui demandé de se dédire et reconnaitre ses avantages au chef de file de l’opposition. Un autre proverbe hausa nous recommande d’éviter de creuser un trou profond quand bien même l’on cherche à nuire à l’autre car il est possible que l’on tombe dans son propre trou. Le Moden Lumana est tombé dans le trou qu’il a creusé en 2012 pour ensevelir Seini Oumarou.
Iyac surendetté, fauché et sans perspectives heureuses
Se sachant surendetté, fauché et sans perspectives heureuses, IYac a rompu sans ménagement avec le clan Mahamane Ousmane. Désormais, il manœuvre pour éviter un effondrement presque certain. Confondant la politique à Etch-a-Sketch, ce jeu d’enfants que l’on agite ou l’on secoue pour effacer la partie antérieure et recommencer une nouvelle partie. Cette compréhension naïve de la politique et l’arrogance qui l’accompagne lui viendraient de la facilité avec laquelle il a gravi les échelons aussitôt qu’il a rejoint le PNDS-Tarayya au grand-dam des militants de première heure qu’il eut eu souvent le plaisir de piétiner.
A-t-il déjà oublié ses inepties, ses fabulations et ses outrages dont les victimes sont Issoufou Mahamadou alors de la République et Bazoum Mohamed alors candidat ? Après toutes les insultes, les allégations mensongères qu’il a distillées sur les médias classiques et les réseaux sociaux, Ibrahim Yacoubou pense encore une fois tromper la vigilance du pouvoir et venir l’infester.
La démarche de Lumana, du KK d’Iyac et d’AMEN-AMIN relève de l’opportunisme pur et simple. Voyant Mahamane Ousmane totalement perdu, naufragé, ils s’empressent de quitter son navire. Laissez-les là où ils sont et concentrez-vous sur les défis de notre temps. Ils ont bossé dur pour mettre notre pays à feu et à sang. Ils n’ont pas réussi. Pourquoi vouloir les réhabiliter ?
Tahirou Garka
Niyya infos 98 du 98 20/10/2021 22:17 Page 3
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