Le Fond monétaire international ( FMI )et le Niger ont conclu un accord sur la Facilité élargie de crédit (FEC) et sur un nouveau programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). L’annonce a été faite lors d’un conférence de presse conjointe animée par le ministre des finances Ahmat Jidoud et le Chef d’une mission du Fond monétaire international, Mr Antonio David, en présence de la ministre délégué au budget, Mme Tchousso Ramatou Oumarou Tchany.
Le Montant du FRD accordé au Niger est de 133,4 millions de dolars. Pour le FEC, ce sont 26,7 millions de dollars qui seront décaissé pour le Niger.
Le communiqué de presse du FMI publié à cet effet souligne que «L’achèvement de la revue du programme FEC permettrait un décaissement à hauteur de 19,74 millions de DTS (environ 26,7 millions de dollars, soit 15% de la quote-part du Niger) pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays ».
Cet accord triennal au titre de la FEC vise selon le FMI, « à renforcer la stabilité macroéconomique, tout en jetant les bases d’une croissance résiliente, inclusive et portée par le secteur privé ».
Quant au financement au titre de la FRD, il viendra selon l’institution, « appuyer les réformes structurelles et les investissements visant à remédier aux difficultés et aux risques de plus en plus prononcés que pose le changement climatique, ce qui permettra de renforcer la capacité d’adaptation de la population et de préserver ses moyens de subsistance ». Aux termes de l’accord au titre de la FRD, qui sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI, le Niger aura accès à 98,7 millions de DTS (environ 133,4 millions de dollars).
Le communiqué souligne à ce sujet que « Les réformes appuyées par le financement au titre de la FRD contribueront à intégrer les enjeux climatiques dans la politique macroéconomique du Niger en: 1) renforçant la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat; 2) rendant la gestion des investissements publics plus soucieuse des enjeux climatiques; 3) améliorant la planification et la gestion budgétaires pour mieux tenir compte des risques de catastrophes et 4) favorisant le recours à des sources d’énergie renouvelables ».
Les perspectives économiques du Niger sont bonnes. Ainsi, le FMI a mis en exergue le fait que ses estimations indiquent que la croissance du PIB réel a accéléré à 11,9% en 2022 « principalement en conséquence du fort rebondissement de la production agricole et de l’avancement de grands projets d’investissement. Les tensions inflationnistes se sont estompées. Les perspectives économiques sont favorables à court et moyen terme, et la croissance devrait atteindre 7% cette année, tirée par l’achèvement de la construction de l’oléoduc qui permettra d’accroître la production de pétrole et la par reprise de la production agricole Des risques baissiers pèsent toutefois sur ces perspectives encourageantes, en particulier du fait de la vulnérabilité du pays aux chocs climatiques et à l’insécurité ».
Le FMI ajoute que « La politique budgétaire a été accommodante l’année dernière et les données provisoires montrent que le déficit budgétaire a atteint 6.8% du PIB due aux dépenses urgentes pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de l’insécurité. Par ailleurs, la trajectoire du déficit est calibrée de manière à respecter l’engagement pris par les autorités d’atteindre d’ici 2025 le critère de convergence régional de l’UEMOA de 3% du PIB, ce qui est d’autant plus indispensable dans la mesure où les conditions financières se durcissent ».
Cependant, pour pallier les risques économiques, le FMI préconise que des mesures d’accroissement des recettes intérieures afin d’élargir l’espace budgétaire consacré aux dépenses prioritaires et pour favoriser la consolidationbudgétaire à moyen terme. « Les initiatives des autorités en cours pour simplifier le régime fiscal, promouvoir la dématérialisation de l’administration fiscale et adopter une stratégie de gestion des recettes pétrolières constituent des réformes fondamentales dans ce domaine. En outre, il est nécessaire de renforcer la qualité et l’efficacité des dépenses pour améliorer la prestation des services publics », estime l’institution.
Le FMI conseille à l’Etat nigérien « d’accélérer les initiatives visant à éliminer les principaux obstacles au développement du secteur privé ». Selon l’institution financière internationale, « La mise en œuvre récente d’initiatives transversales, comme par exemple, la dématérialisation des procédures d’enregistrement des entreprises, du registre foncier et du guichet unique pour le commerce extérieur, ainsi que les mesures visant à améliorer l’accès au financement, s’inscrivent dans ce cadre ».
Le FMI a noté avec satisfaction que « Les autorités sont également déterminées à obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre la corruption, notamment en mettant en ceuvre la stratégie de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) et en appliquant le plan d’action correspondant ».
Cet accord au niveau des services doit recueillir l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI: la réunion correspondante du conseil d’administration devrait avoir lieu en juillet.
Garé Amadou