Alors que la plupart des structures de la société civile nigérienne ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes depuis le putsch du 26 juillet 2023, d’autres continuent d’oeuvrer pour la promotion de la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Le Conseil de Résistance pour le Renouveau Démocratique en Afrique (CRR-DA), une structure de défense des libertés et de la démocratie et de la promotion de la bonne gouvernance fait partie des organisations non gouvernementales qui sortent la tête de l’eau. Ce conseil dirigé par Abdoumouni Ousmane vient une fois de plus de monter au créneau pour dénoncer les dérives des autorités militaires à la tête du pays depuis le renversement du Président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Cette fois-ci, c’est l’armée qui fait l’objet de dénonciation suite à ce qui s’apparente à une bavure militaire lors d’une opération aérienne anti-terroriste à Injar dans l’ouest du pays. Voici l’intégralité du communiqué publié à cet effet par le CRR-DA.
Le 27 septembre 2025
Communiqué de presse du Conseil de Résistance pour le Renouveau Démocratique en Afrique (CRR-DA) relatif au massacre des civils d’Injar (Tillabéri) commis le 22 septembre 2025 par les FAN
Le lundi 22 septembre 2025, l’armée nigérienne a mené un raid aérien sur le village de d’Injar, commune de Kourfèye, département de Filingué, région de Tillabéri. L’armée bombardait ainsi des paisibles citoyens qui participaient à une foire commerciale. Le bilan est malheureusement très lourd: 46 citoyens ont ainsi été lâchement assassinés.
Face à cette tragédie qui nous rappelle malheureusement celles de Tamou, d’Abadam, et de Rouga Kowa Gwani, le (CRR-DA) prie pour le repos des âmes des innocents décimés, tient à présenter ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Aussi, le CRR-DA dénonce-t-il avec la plus grande vigueur ces attaques barbares qui continuent de plonger, au quotidien, des familles nigériennes dans le désarroi et le deuil. Il convient de rappeler que la situation sécuritaire avait été utilisée comme justification à la confiscation du pouvoir par le régime du CNSP.
Force est de constater, 26 mois après l’irruption des généraux au pouvoir, qu’aucune amélioration significative n’est enregistrée; bien au contraire, la situation se dégrade et semble être hors de contrôle.
Que d’accomplir leur mission, les généraux du CNSP, retranchés dans les salons climatisés de Niamey, délaissent le terrain, ouvrant ainsi la voie à toutes les formes de bavures.
Les populations sont ainsi sous une double menace celle des terroristes sans foi ni loi couplée et celle des militaires dont la hiérarchie est déversée principalement dans la propagande, la conservation et l’abus du pouvoir.
Faut-il le rappeler, ces crimes dont les paisibles populations sont victimes, demeurent imprescriptibles et relèvent de la compétence des juridictions pénales internationales, lesquelles finiront tôt ou tard par s’en saisir.
Il est temps de mettre un terme à ces tragédies et de permettre au Niger de retrouver enfin la paix: un seul Nigérien tué est déjà un mort de trop.
Pour ce faire, le CRR-DA rappelle que seuls la démocratie et le dialogue pourront servir de tremplin au retour de la paix et à l’amorce du développement tant attendu.
Le CRR-DA appelle à la tenue d’une enquête internationale pour faire la lumière sur les innombrables bavures criminelles et mettre un terme à l’impunité.
Enfin, il appelle les organisations de défense des droits de l’homme nationales qui brillent par leur silence assourdissant face à la commission et à la répétition de ces forfaitures à se rattraper pour dénoncer et protéger la vie.
Le Directoire