A la veille de la fête nationale de l’arbre qui se déroule chaque 3 août au Niger, et à la mi-saison des pluies au Sahel, la campagne agropastorale pluviale 2025 au Niger se déroule normalement.
Selon Dr Haboubacar Manzo, Ph.D en Sciences Agronomiques et Ingénierie biologique, Enseignant Chercheur à l’Université Boubakar Ba de Tillaberi au Niger, dans la region de Zinder, les activités de campagne se conduisent allègrement. Il explique que c’est dans la partie Nord de cette region, limitée par la bande pastorale, à la périphérie Sud du Chef lieu du département de Tanout ( région de Zinder), que l’ONG suédoise EDEN, installée au Niger depuis 1986 suite à la famine de 1984 qui a décimé la flore et la faune et causé d’importants dommages sur les population du Damergou, a installé une Station de Recherche Agronomique sur les espèces végétales a fortes valeurs alimentaires et écologiques. Elle a été créé à Dalli sur autorisation du Sous Prefet de Tanout à l’époque, le Captain Torda Hainikoye, sur un terrain de 18 ha.
Ainsi, selon Dr Haboubacar Maman Manzo, dès l’année 1988, 18 espèces endémiques sont répertoriées, collectées et directement semés en système sous pluie dans le terrain clôturé et équipé de réseau d’adduction d’eau, de piste de desserte, de magasins, d’un local servant d’habitat et d’une station météorologique complète.
Il rappelle que c’est M Stephane Garbançon, Président du Conseil d’Administration de l’ONG a l’époque, qui va désigner Victor Garvi comme Directeur de ce centre de recherche qu’il dirigea avec succès, jusqu’en 1991.
Dr Haboubacar Maman Manzo explique que « Depuis sa création, la Station de Recherche Agronomique EDEN de Tanout continue à produire, par méthode de semis direct dans ce site, des espèces végétales à fortes valeurs alimentaire et écologique, qui par la suite sont réintroduites dans leurs milieux naturels, dans plus de 254 villages de cette vaste zone de Tanout suivant plusieurs axes à savoir: Ouest – Est, de Gangara vers Baderi et Bani Walki plus au Nord – Est continuant vers Dibiyandi au Sud – Est de Tanout, jusqu’au terroir de Enawel en longeant la limite Est de la Commune rurale de Olléléwa ; Du côté Ouest de Tanout ou nous nous sommes rendus du 24 au 27 juillet 2025, les fruits de recherche de la Station EDEN sont factuels, plusieurs plants d’arbres et arbustes sont mis à profit par les communautés villageoises de Gourmatsé, Bakatsiraba, Dan Komsa, Gagawa, Souroutou, Tsamia jusqu’à Belbedji ; et du côté Est du département de Tanout, où EDEN a diffusé ses résultats dans les villages de Baboulwa, Gwom Gwom, Talmari, kalgo et plus au Sud de Tanout vers Maja, Sabon Kafi et Guezawa, où la diffusion couvre les villages de Bashirgaga, Baboul- gorongopashi, Garin dila et d’autres terroirs villageois plus au Sud – Est jusqu’à Bakin birgi.
Ainsi, selon l’enseignant-chercheur, partout dans le Damergou, la Station de Recherche EDEN continue les actions de reboisement et de revégétalisation en dotant les communautés des espèces végétales adaptées à leurs milieux pour leurs besoins alimentaire, fourrager, médicinal, en bois d’œuvre et de chauffe, bois d’habitat pour l’ombrage et les haies vives.
« En Somme, souligne Dr Haboubacar Maman Manzo, à la suite de nos investigations dans le Damergou et les observations et constats auxquels nous sommes parvenus, nous témoignons de l’impact remarquable généré sur l’environnement du Damergou grâce aux résultats de recherche de la Station de Recherche Agronomique EDEN de Tanout qui, depuis plus de 37 ans, mène des actions de végétation naturelle par semis direct ayant permis de compenser les pertes de la biodiversité floristique et faunique du Damegou et qui, à la faveur du retour de la période humide au Sahel, induit grâce à la diffusion des résultats de ses recherches, un phénomène de régénération naturelle dans tout le Damergou dont une attention et un suivi conséquents sont nécessaires pour démultiplier les éco-bénéfices de cette Station pionnière dans les actions de lutte contre les défis globaux du changement climatique, de la désertification et de la perte de la biodiversité au Niger et dans les autres pays du Sahel ».
À noter que la révegétation/revégétalisation est le processus de reconstitution d’une couverture végétale sur un terrain, de façon naturelle ou artificielle. Elle peut concerner la plantation d’arbres (reboisement) ou la restauration d’autres types de végétation, comme des prairies ou des zones humides. La révegation/revégétalisation vise à améliorer l’état du sol, à favoriser la biodiversité et à restaurer les fonctions écologiques d’un écosystème.
Amadou Garé