Depuis son ouverture le 02 Decembre, la 16eme conférence des parties de CNULCD a pris des engagements politiques et financiers majeurs pour renforcer la résilience à la sécheresse dans le monde.
Sachant que la sécheresse, accentuée par le changement climatique et les pratiques agricoles non durables » a augmenté de près de 30 % en fréquence et en intensité depuis 2000, menaçant l’agriculture, la sécurité de l’eau et les moyens de subsistance de 1,8 milliard de personnes, dont les pays les plus pauvres en subissent les graves consequences, les Parties prenantes se sont fortement engagées pour un nouceau Regime Fertile et Propulseur des solutions durables pour lutter contre la secheresse.
Dans un message vidéo adressé aux délégués à la COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Riyadh, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a souligné les défis croissants posés par la dégradation des terres et la sécheresse : « Jamais auparavant autant de personnes n’ont été touchées par la dégradation des terres et la sécheresse. 40 % des terres fertiles sont aujourd’hui dégradées. Et les résultats sont désastreux avec plus d’inégalités croissantes, plus de personnes affamées, plus de personnes déplacées, peu de moyens de subsistance avec plus d’ entreprises menacées, d’environnements détruits et des fondements de la paix, de la stabilité et de la sécurité ébranlés. Sur la base des tendances actuelles, d’ici 2050, trois personnes sur quatre seront touchées par la sécheresse dans le monde. Mais vous êtes à Riyadh pour inverser la tendance », a t’elle indiqué.
Pour sa part, Ibrahim Thiaw Secrétaire exécutif de la CNULCD, dans son discours d’ouverture, a déclaré : «Nous sommes tous réunis ici pour faire de la COP16 un moment historique. Le monde attend des Parties qu’elles adoptent une décision audacieuse qui puisse contribuer à inverser la tendance face à la catastrophe environnementale la plus répandue et la plus perturbatrice : la sécheresse ».
Dans ces négociations sur la sécheresse, en cours a Riyadh, 15 milliards de dollars sont promis au Partenariat mondial de Riyadh pour la Résilience à la Sécheresse.
C’est Dr Abdulrahman Alfadley, président nouvellement élu de la COP16 et Ministre Saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, qui a répondu à ces préoccupations, soulignant que « la dégradation des terres affecte plus de trois milliards de personnes dans le monde et augmentera les niveaux de migration, d’instabilité et d’insécurité dans de nombreuses communautés ».
La COP16 se concentre sur l’établissement du premier régime mondial de résilience à la sécheresse, en abordant les risques systémiques de sécheresse mis en évidence dans plusieurs articles de la CNULCD et compilés des leçons et décisions tirees des 7 dernières COP.
Tout le long des travaux et des negociations, les gouvernements parties prenantes devraient négocier des engagements visant à renforcer la résilience à tous les niveaux, en s’appuyant sur les recommandations du Groupe de travail intergouvernemental sur la sécheresse créé lors de la COP15 à Abidjan.
C’est dire qu’au bout de 4 jours de negociations, le Partenariat mondial de Riyadh pour la Résilience à la Sécheresse obtient des engagements financiers de 2,15 milliards de dollars, dont 150 millions de dollars US du Royaume d’Arabie Saoudite, 1 milliard de la Banque Islamique de Développement et 1 milliard du Fonds de l’OPEP pour le Développement International.
Le nouveau Partenariat mondial de Riyadh pour la Résilience à la Sécheresse initié par le Royaume d’Arabie Saoudite en tant qu’hôte de la COP16, mobilisera davantage des financements publics et privés pour soutenir 80 des pays les plus vulnérables et les plus touchés par la sécheresse dans le monde.
En plus, le Groupe de coordination arabe, qui regroupe 10 institutions basées dans cinq pays, devrait annoncer aussi son engagement durant cette COP16.
Le Partenariat de Riyadh pour la résilience à la sécheresse servira de facilitateur mondial pour la résilience à la sécheresse, en favorisant le passage d’une réponse réactive aux secours à une préparation proactive et pertinente a toutes les formes de secheresse.
Pour ce faire, «Nous cherchons également à amplifier les ressources mondiales pour sauver des vies et des moyens de subsistance dans le monde entier », a déclaré le Dr Osama Faqeeha, Vice-Ministre de l’environnement, Ministère de l’environnement, de l’Eau et de l’Agriculture d’Arabie Saoudite et Conseiller auprès de la présidence de la COP16 de la CNULCD.
Ainsi, le Partenariat de Riyadh s’efforcera de mobiliser des fonds supplémentaires par le biais de contributions volontaires des pays, des institutions financières et des organisations philanthropiques, entre autres.
Les contributions financières et en nature aident les pays les moins avancés (PMA) et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure à accéder à des financements supplémentaires par le biais de financements mixtes tels que des prêts concessionnels, des prêts commerciaux, des prises de participation, des épargnes, des assurances et d’autres dispositifs financiers.
De son coté, le Secrétaire d’État Espagnol à l’Environnement, Hugo Morán, a déclaré : « Pour l’Espagne et le Sénégal, co-présidents de l’Alliance Internationale pour la Résilience à la Sécheresse – IDRA, la promotion de la coopération internationale est une priorité essentielle. Nous travaillons très dur pour mobiliser l’élan politique et les ressources en faveur de la résilience à la sécheresse dans le monde entier.
Cependant a t-il poursuivi, « beaucoup reste à faire. C’est pourquoi nous saluons le partenariat de Riyadh et son potentiel à mobiliser des ressources supplémentaires pour la résilience à la sécheresse, en mettant l’accent sur les pays les moins avancés et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Nous sommes impatients de collaborer avec l’Arabie Saoudite et le Secrétariat de la CNULCD pour exploiter les synergies entre l’IDRA et ce nouveau partenariat».
C’est dire qu’une nouvelle dynamique consensuelle et inclusive est enclenchée à Riyadh avec un nouveau regime financier efficient, un dispositif organisationnel adapté et efficace, et des instruments robustes d’anticipation et d’aide à la decision pour relever le defi global de la desertification et de la secheresse, in fine inverser la tendance d’ici 2030.
Par ce nouveau regime fertile et propulseur des solutions, la COP16 marque deja sa trace et accelere la marche du CNULCD dans l’atteinte des ODD.
Dr Haboubacar Maman Manzo, NRAMP/UBBTi
Expert invité COP16, 05 Dec. 2024
En collaboration avec Garé Amadou