COMME VICTOR HUGO…
Tous les grands évènements de l’Histoire se répètent pour ainsi dire deux fois, la première fois comme tragédie, la seconde fois comme une farce, avait dit un penseur !
Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte effectua un » Tazarce, » destiné à prolonger illégalement son premier et dernier mandat et à instituer le Second Empire. Il perpétra donc un coup d’Etat, connu autrement sous l’appellation Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte dans la littérature politique. Le même jour, des démocrates, parmi lesquels l’écrivain Victor Hugo et plusieurs intellectuels et députés tentèrent d’opposer une résistance, mais la répression fut sévère. Le 2 janvier 1851, l’Empereur prit un décrit bannissant tous les opposants et démocrates en vue, dont Victor Hugo et soixante deux députés. En exil, ce dernier n’arrêtait pas de produire des pamphlets contre l’usurpateur, ce qui lui valut une nouvelle expulsion de la Belgique, où il s’était réfugié. Surtout, c’est en exil, qu’il écrivit certaines de ses œuvres majeures dont Les Misérables.
Mais, comme tout colosse aux pieds d’argile, le Nouvel Empire succomba à la première escarmouche contre leur ennemi juré, la Prusse, et Louis Napoléon, fait prisonnier, dut s’agenouiller devant l’ennemi pour abdiquer et céder le pouvoir. Quelle humiliation ! Il mourut d’ailleurs deux ans plus tard.
La République fut aussitôt proclamée par Léon Gambetta, appuyé par un Général républicain, nommé par l’Empereur et la France ne connut plus de pouvoir personnel, le régime pluraliste ayant désormais droit de cité.
Tous les exilés rentrèrent bien sûr à Paris, dont évidemment le plus illustre, Victor Hugo, l’un des farouches défenseurs des libertés et des droits des citoyens. Plus de deux millions de ses compatriotes et deux mille délégations du monde entier lui rendirent hommage à sa mort. L’Homme du Siècle avait, depuis l’exil, foi, au retour d’un régime pluraliste, respectueux de la dignité humaine. Il vécut assez longtemps pour voir la matérialisation de la Iii ème République, laquelle ne manquait pas de lui rendre à juste titre, cet hommage sublime. Le désastre impérial conduisit évidemment à l’interpellation des principaux sbires du régime défunt et/ ou à un procès ou exil. La roue de l’histoire tourne dit-on !
Peu importe, la durée d’un ostracisme ou d’un bannissement commis par les contemporains, dans une ère de mondialisation, un jour viendra où les droits et libertés, dont le droit à la nationalité, seront forcément rétablis, d’autant plus que comme le chante l’artiste…on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard…!
Aussi, préconiser la modération en tout acte politique majeur doit être la devise de tout gouvernant, celui de Petit Napoléon comme celui des prétoriens de notre époque !
Dr Souley Adji, sociopolitologue, Enseignant Chercheur à l’Université Abdoulmoumouni Dioffo de Niamey ( Niger)