C’est la principale question que se posent de nombreux observateurs au vu de la détérioration de la situation politique au Burkina Faso. L’action menée par de jeunes sous-officiers en dit long sur l’état de la déliquescence de la grande muette dans ce pays qui fait déjà face à la pression accrue des groupes terroristes sur une bonne partie du pays.
Des militaires burkinabé ont annoncé il y’a 48h avoir « démis de ses fonctions », le président de la transition Paul Henri-Sandaogo Damiba de ses fonctions de chefs de l’Etat. Une situation qui a été suivie par des manifestations hostiles à la France et favorable à la Russie, ainsi que par des sorties répétitives de jeunes sous-officiers qui tentent de montrer pate blanche à la communauté internationale. Par la suite, la démission du Président Damiba a été annoncée par des sommités religieuses qui ont joué la médiation. L’ancien president s’est par la suite envolé vers le Togo selon le correspondant de Rfi Serge Daniel.
L’armée du Burkina Faso déjà en difficulté face aux groupes terroristes qui maintiennent sous coupe réglée plusieurs zones du pays, pourra difficilement se relever de ces nouveaux soubresauts. Ces seconds remous après ceux ayant emporté le régime de Roch Marc Christian constitue la preuve ultime d’un mal profond qui ronge le pays des hommes intègres : des divisions au sein de la grande muette dont le maintien en prison du Lieutenant-Colonel Zoungrana par la junte de Damiba après son accession au pouvoir.
L’armée du Burkina Faso semble aujourd’hui être laissée à elle-même, avec des velléités de récupération du mécontentement au sein de la grande par une Russie qui cherche ardemment à s’implanter sur le continent. De l’autre coté, des officiers plutôt proches des puissances occidentales tentent de sauver la face en posant des conditions qui risqueraient de plonger le pays dans le chaos.
Tout se passe aujourd’hui comme si l’armée du Burkina Faso est aujourd’hui écartelée entre les intérêts divergents des grandes puissances qui sont actuellement en train de déplacer les pions en fonctions de leurs intérêts géostratégiques et géopolitiques.
Ce sont les groupes terroristes qui ont des visées sérieuses sur ce pays, qui sont en train de se frotter les mains. Le désordre profite toujours aux malfaisants. A la fin, c’est une armée en lambeaux qu’il faudra nécessairement reconstruire afin de solidifier le système sécuritaire du Burkina Faso.
Garé Amadou (Source: La Nation)