L’Organisation mondiale de la santé a publié la semaine dernière, le bilan annuel de ses activités au Niger. Un bilan qui démontre l’apport important de l’organisation pour la gestion des crises sanitaires ainsi que le renforcement de la résilience des populations nigériennes face aux pandémies et intempéries engendrant des crises sanitaires.
Dans le résumé du rapport annuel 2022 de l’OMS sur les actions menées au Niger, l’organisation souligne que « Au cours de l’année 2022, en collaboration étroite avec le Gouvernement du Niger, les partenaires et d’autres acteurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a obtenu des résultats importants en relevant les défis majeurs du secteur de santé au Niger, notamment des manquements dans le système de santé en général, ainsi que dans la préparation, la prévention et la riposte aux situations d’urgence sanitaire liées aux épidémies, aux catastrophes naturelles et à l’insécurité dans plusieurs régions du pays ».
Selon l’OMS, « Les quatre piliers du treizième programme général de travail 2019-2023 de l’OMS, prolongé jusqu’en 2025, qui ont continué à guider les interventions de l’Organisation mondiale de la Santé au Niger, sont : la couverture sanitaire universelle ; la préparation, la prévention et la riposte aux situations d’urgence sanitaire ; la promotion de la santé et du bien-être des populations ; et l’appui au pays.
Pour le volet Couverture sanitaire universelle, en matière de renforcement du système de santé, les résultats obtenus portent selon l’OMS sur : la mise en œuvre effective de la stratégie nationale de couverture sanitaire universelle et l’opérationnalisation de l’Institut national d’assistance médicale (INAM) ; la mise en place de l’Agence nationale de règlementation pharmaceutique ; la baisse du taux de rupture des stocks de médicaments essentiels dans les centres de santé intégrés (CSI), qui est passé de 3,70 % au troisième trimestre 2022 alors qu’il était de 5,77 % en 2021 et de 9,03 % en 2020 ; et le renforcement des capacités de 139 acteurs de santé et de la société civile sur la promotion du don de sang, couplé au renforcement du comité d’experts sur l’évaluation des dossiers de médicaments.
Dans le domaine de la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et de la personne âgée, l’OMS dit avoir obtenu les résultats suivant : 39 % des clientes femmes enceintes ont bénéficié d’une quatrième visite de consultation prénatale, contre 31,34 % des femmes enceintes en 2021 ; 299 586 femmes en post-partum ont accouché dans un établissement de santé et ont opté pour une méthode de contraception avant leur sortie de l’hôpital ; 615 708 nouveau-nés ont bénéficié de soins postnatals ; et 20 842 adolescents et jeunes ont été sensibilisés à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes.
Concernant la vaccination systématique, l’OMS dresse le bilan suivant : 1 011 821 enfants ont reçu la série complète des doses du vaccin pentavalent (Penta-3), soit plus de 41 257 enfants supplémentaires vaccinés par rapport à 2021 ; et 771 172 enfants ont reçu la première dose du vaccin contre la rougeole.
La lutte contre le paludisme qui est la maladie endémique par excellence au Niger, a constitué un des chevaux de bataille de l’OMS dans le pays. Et les résultats engrangés témoignent de la mobilisation permanente de l’organisation pour permettre au Niger de faire face au taux élevé de maladie due au vecteur de la maladie. Ainsi, l’OMS a relevé qu’au cours de l’année écoulée, 16 826 225 personnes à risque de paludisme ont bénéficié de la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) ; et plus de quatre millions d’enfants de moins de cinq ans ont bénéficié du traitement préventif du paludisme en saison des pluies.
Dans le domaine de la lutte contre la tuberculose, l’infection à VIH et les hépatites virales, l’OMS cite les résultats suivants : le fait que 14 534 nouveaux cas de tuberculose ont été dépistés, contre 10 072 cas en 2021, et le taux de succès du traitement s’est établi à 85,5 %, alors qu’il était de 84,9 % en 2021 ; et le fait que 137 nouveaux sites prescripteurs d’antirétroviraux et 137 nouveaux guichets uniques pour la tuberculose et l’infection à VIH ont été mis en place en 2022, portant le total à 315 et à 263, respectivement.
Des efforts ont également été faits dans le domaine de la lutte contre les maladies non transmissibles. Ainsi, en 2022, 3000 femmes ont bénéficié d’un dépistage gratuit des cancers du sein et du col de l’utérus ; 714 405 personnes ont été sensibilisées à la prévalence des maladies non transmissibles, dont le cancer ; en tout 3272 cas d’hypertension artérielle et 910 cas de diabète ont été pris en charge ; plus de 1000 étudiants ont été sensibilisés aux questions en lien avec la santé mentale ; et plus de 100 personnes ont bénéficié des consultations, de soins et de conseils en matière de santé mentale.
Pour la lutte contre les maladies tropicales négligées, l’OMS affirme avoir obtenu les résultats suivants: en tout 6 799 483 personnes ont été traitées contre différentes maladies tropicales négligées ; et l’on n’a recensé aucun cas confirmé de maladie du ver de Guinée parmi les 17 cas de rumeurs notifiées et investiguées dans les 24 heures qui ont suivi la notification de ces cas.
Concernant l’épineuse question de la préparation et la riposte aux situations d’urgence sanitaire, sur le volet offre de soins de qualité pour les populations vulnérables, les résultats obtenus notés par l’OMS se présentent comme suit : • 34 475 personnes vivant dans les zones difficiles d’accès ont été sensibilisées à l’utilisation des services de santé ; et 409 356 personnes vivant dans les zones difficiles d’accès ont bénéficié des services de santé.
La Pandémie de COVID-19 intervenue en 2019 a fortement impacté les activités de l’OMS au Niger. Ainsi, selon l’organisation, dans le cadre des efforts de lutte contre la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), ce sont au total 100 277 tests de dépistage qui ont été réalisés, 2099 cas de COVID-19 notifiés, au nombre desquels 40 décès, soit un taux de létalité de 1,9 %. De plus, l’OMS souligne que 6 124 598 personnes (soit 25 % de la population totale) ont reçu au moins une dose de vaccin et 5 360 596 personnes (soit 22 % de la population totale) ont été complètement vaccinées contre la COVID-19.
La mobilisation de l’OMS pour permettre au Niger d’éradiquer definitivement la poliomyélite, ont également été importants. L’organisation a noté un taux de paralysie flasque aiguë (PFA) non poliomyélitique de 7,9 pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, en progression par rapport aux 5,2 pour 100 000 enregistrés en 2021 ; un taux d’adéquation des selles à 89 % au niveau national, alors qu’il était de 83 % en 2021 ; et neuf millions d’enfants âgés de 0 à 59 mois vaccinés contre la poliomyélite lors des différents passages de la campagne de vaccination antipoliomyélitique.
Des résultats importants ont également été obtenus dans la lutte contre d’autres épidémies. Ainsi, selon l’OMS, 1 877 613 personnes ont été vaccinées contre le choléra au premier tour et 1 914 669 personnes ont été vaccinées au deuxième tour de riposte, pour une couverture vaccinale de 95 % et de 96,4 %, respectivement ; 990 839 enfants ont été vaccinés contre la rougeole sur une cible de 992 259 enfants, soit 99,8 % du nombre total d’enfants qui devaient être atteints lors d’une campagne réactive menée dans neuf districts sanitaires du Niger ; 1 058 337 personnes âgées de neuf mois à 60 ans ont été vaccinées contre la fièvre jaune sur une cible fixée à 1 111 811 personnes, ce qui équivaut à un taux de couverture vaccinale de 95,2 % pour cette maladie ; • 584 467 personnes âgés de 1 à 29 ans ont été vaccinées contre la méningite ; et 22 131 enfants âgés de 1 à 14 ans ont été vaccinés contre la diphtérie.
L’OMS a également dressé le bilan concernant la promotion de la santé et bien-être des populations, le WASH au milieu de soin ; la lutte anti-infectieuse ; et l’appui au pays. Pour ce dernier volet, l’OMS a aidé à la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière de cybersanté 2019-2023 ; l’élaboration d’une feuille de route pour la mise en œuvre de l’Observatoire national de la santé ; le renforcement de la gouvernance et du leadership grâce à un nouveau dispositif de coordination du secteur de la santé intégré dans le PDSS 2022-2026, ainsi qu’une collaboration accrue avec les institutions du système des Nations Unies et les acteurs non étatiques ; et le renforcement de la prise en compte du genre, et la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels de même que les mesures destinées à y remédier (PRSEAH).
L’OMS explique que sa priorité dans le domaine des systèmes de santé s’oriente vers la couverture de santé universelle. « L’OMS travaille de concert avec les décideurs politiques, les partenaires mondiaux de la santé, la société civile, le monde universitaire et le secteur privé pour aider les pays à développer, mettre en œuvre des plans de santé nationaux solides. De plus, l’OMS aide les pays à offrir des services de santé équitables intégrés centrés sur les personnes et à un prix abordable; à faciliter l’accès à de technologies de santé abordables, sûres et efficaces; et à renforcer leurs systèmes d’information de santé et leurs politiques de santé fondées sur les preuves », indique l’organisation internationale dont les bureaux existent dans tous les pays du monde.
Garé Amadou, PHOTOS: Crédits OMS