Le nouveau Représentant résident de la Banque mondiale au Niger, Mr Hans Fraeters, a effectué le jeudi dernier une visite de terrain sur le site de construction du barrage de Kandadji situé à 189 kilomètres de Niamey dans la région de Tillabéry. L’objectif de cette visite était de s’enquérir de l’état d’avancement de la construction de cette infrastructure dont la livraison de l’ouvrage principal est prévue pour 2025. Il était accompagné du Président du Conseil d’administration de l’Agence du Barrage de Kandadji (ABK), Pr Issoufou Katambé, et du Directeur général de l’agence, Mr Amadou Harouna entouré de ses principaux collaborateurs.
La visite a débuté par une séance de briefing au cours de laquelle les techniciens du barrage ont donné d’amples précisions sur l’état d’avancement des travaux ainsi que des difficultés auxquels l’agence fait face notamment les retards dans le règlement des factures des différents prestataires. Lors de ce briefing, le représentant résident de la Banque mondiale au Niger a été édifié relativement aux principaux défis liés à l’exécution des travaux notamment ceux liés à la sécurité; le paiement en temps opportun des factures des entrepreneurs ; le dédouanement en temps opportun des rnarchandises et des matériaux par le service des douanes du Niger ; l’amélioration de l’état des routes de Niamey au site du projet ; le démarrage à temps des travaux de déviation de la RNI ; et enfin la réinstallation en temps opportun des familles déplacées. Sur ce dernier volet, la première phase s’est déroulée avec succès et la seconde phase est en pleine préparation.
Concernant la seconde phase de construction de l’ouvrage principal, il sera marqué par construction de la partie du barrage constituant la centrale et l’usine hydroélectrique, en même temps que la digue en terre sur les deux rives.
Les visites proprement dites ont débuté par le site de fabrication de bétons, et par le lieu ou doit s’ériger le barrage. A ce niveau ou se trouvait un village, la fondation de l’ouvrage a été érigée. Il a ensuite été effectué une dérivation du fleuve à partir du 20 aout dernier, ce qui a permis de transformer le site en un bras du fleuve. C’est à ce niveau qu’a été effectuée lla construction de la section en Béton Compacte au Rouleau (BCR). Une seconde digue est actuellement en construction après une première déjà achevée.
La délégation a ensuite visité l’aménagement hydro-agricole ou une importante production de riz s’effectue tout au long de l’année.
La dernière étape de cette visite a été le site d’installation des familles déplacées pour cause de construction du barrage. A ce niveau, le représentant résident de la Banque mondiale a été édifié par la population relativement aux problèmes auxquels ils sont confrontés notamment l’absence d’enseignants suffisant dans les écoles pour cause d’insécurité, ainsi la non disponibilité de médicaments dans le centre de santé du village.
A l’issue de cette visite menée sous un soleil de plomb, le Représentant résident de la Banque mondiale au Niger a souligné que « Le projet du Barrage de Kandadji est un projet phare du gouvernement, mais aussi un projet phare de l’appui de la Banque mondiale au gouvernement. Trois mois après ma nomination comme représentant résident de la Banque mondiale, j’ai voulu comme priorité faire une visite sur le site de…pour comprendre à quel stade se trouvent les travaux, et quelles sont les prochaines étapes et comment est-ce qu’on peut faire pour aider à faire avancer ce projet très important. Ce que je viens de voir ici, c’est que les travaux de construction du barrage avancent bien. Il y’a eu beaucoup de problèmes par le passé, mais maintenant tout est en place pour avancer après la première phase jusqu’à la deuxième phase pour mettre les travaux à échelle et réaliser les travaux de construction du barrage et de la centrale électrique, etc…3
Il a en outre expliqué que « Il y’a un autre élément qui est très important à savoir la sécurité. On travaille ici dans une zone avec beaucoup de problèmes de sécurité. Aujourd’hui j’ai appris qu’il y a maintenant du personnel de sécurité sur le terrain. Ils sont nombreux et ils sont gérés ici par un Colonel qui est sur place à pleins temps. On espère que vraiment que les problèmes de sécurité seront gérés dans le futur quand le projet va être à une nouvelle échelle prochainement ».
Mr Hans Fraeters s’est également exprimé sur le processus de déplacement des populations pour cause de construction du barrage. « Il y’a également le projet de réinstallation. Il y a cinquante personnes qui devront être réinstallées après les villages qui ont déjà été réinstallés. C’est un projet très difficile. On ne travaille pas uniquement avec le béton. On travaille aussi avec les humains. Il faut le faire d’une manière responsable. Il faut créer des opportunités de développement et de déménagement dans des bonnes conditions. Cela va être une préoccupation constante dans le futur afin de nous assurer que cela se fasse d’une bonne manière, d’une manière rapide et qu’on s’assure qu’on ne fait pas de compromis sur la qualité de la réinstallation parce qu’on a la pression pour le temps. Mais la pression du temps existe parce qu’il y’a une interdépendance entre la construction du barrage et le déménagement et la réinstallation ».
Le Représentant résident de La Banque mondiale a indiqué que son institution « est un des bailleurs et financiers principaux du projet. Ce qui implique une responsabilité pour aider le gouvernement à mettre en œuvre le projet selon les règles du jeu. Ça vient avec une assistance technique avec les experts qui gèrent le projet de notre côté. Ce sont des ingénieurs qui sont là pour faire le suivi et pour aider le gouvernement et ABK à gérer et mettre en œuvre ce projet. On va mettre un accent particulier sur ce volet pour nous assurer que le gouvernement a mis en place à l’ABK une équipe qui a la capacité de gérer le projet maintenant, mais aussi dans le futur. Après la construction, il y’aura ce barrage à gérer dans le futur. C’est une expertise très spécifique qu’il faut. Et le renforcement des capacités d’ABK est également une importante préoccupation pour nous ».
Le Directeur général de l’Agence du Barrage de Kandadji, Mr Amadou Harouna a souligné que l’agence a réalisé 2000 ha dans le cadre de la réinstallation des populations. « Il s’agit des aménagements hydro-agricoles qui ont été réalisés pour compenser les populations qui étaient dans la première vague » a-t-il expliqué. Il a précisé que « Ces travaux ont été réalisés et l’exploitation a commencé avec un taux assez important puisqu’aujourd’hui on a un rendement qui tourne autour de 7 tonnes à l’hectare. C’est assez important. Et les travaux proprement dits sont des travaux confortatifs ». Il explique que « En fait après l’exploitation et les premiers marchés qui avaient été passés, on s’étaient rendus compte qu’il y avait des choses à faire pour améliorer le rendement. Donc on a pu faire ses travaux qu’on a confiés à l’Office national des aménagements hydro-agricole (ONAHA) qui est en train de les exécuter. Nous sommes aujourd’hui à un taux d’exécution de 90%. Ces travaux confortatifs ont permis de récupérer environ 100 hectares qui ont permis de remonter et d’améliorer le rendement. L’impact pour les populations c’est d’avoir des rendements qui sont meilleurs et ainsi pouvoir atteindre les objectifs d’amélioration de leurs conditions de vie ».
Concernant le taux d’exécution des travaux, le Directeur général de l’ABK a indiqué que « Pour le génie-civil du barrage, les travaux sont à un taux d’exécution de 25%. Mais c’est la partie la plus difficile qui vient d’être faite. Le taux d’exécution va aller plus vite. Donc le programme qui a été fait montre qu’à l’horizon 2025, on devrait pouvoir finir tout ce qui concerne les infrastructures à savoir le génie-civil du barrage, la ligne de transport de l’énergie. Il reste le défi de la réinstallation ».
On constate ainsi que les travaux de construction du Barrage de Kandadji ainsi des autres infrastructures connexes comme l’a agréablement constaté le représentant résident de la Banque mondiale au Niger. Il en est de même pour le processus de réinstallation des populations qui se poursuit normalement avec la deuxième phase en cours de préparation. Tout cela à mettre à l’actif de la dynamique équipe de l’Agence du Barrage Kandadji qui œuvre inlassablement à faire en sorte que ce vieux rêve caressé par tous les hommes qui ont dirigé le Niger, soit enfin… … une réalité
Garé Amadou